La guerre en Ukraine bouleverse le commerce des fleurs coupées. À ce titre, les producteurs varois seront en première ligne puisque la Russie représente 12 % du chiffre d’affaires des exportations. Aujourd’hui, toutes les transactions sont à l’arrêt et le cours des fleurs est en baisse. Cette baisse permet de se tourner vers d’autres marchés, mais en sacrifiant les marges et de fait les exploitations les plus fragiles.

La France n’est pas la seule exportatrice de fleurs coupées. Certes, en 2015 les Russes avaient mis un coup d’arrêt aux arrivées de plantes hollandaises mais « sans couper totalement le robinet ». Là encore, il va falloir trouver de nouveaux débouchés. Il y a fort à craindre que les Néerlandais se tournent vers l’Europe pour écouler leurs surplus. Une fois de plus, l’opération passera par une baisse des prix pour s’assurer les ventes.

Parallèlement à cela, les coûts et notamment ceux des énergies et des intrants ne cessent d’augmenter. Des hausses qui impactent la production stricto sensu, mais également le transport et la conservation des marchandises. Les entreprises de la filière risquent d’être prises entre le marteau de la déflation des prix de vente et l’enclume des coûts de production qui s’enflamment.

La crise actuelle pourrait entraîner la fermeture de nombreuses exploitations petites et moyennes. Depuis des années, les représentants UNIPHOR-CR militent pour l’arrêt des contraintes et des charges qui ne cessent de s’accumuler. La fleur coupée hexagonale a déjà perdu ces rosiéristes, et bon nombre d’autres variétés dont la liste serait trop longue à énumérer. Avec le conflit en cours, ce sont les fleurs à bulbe et de printemps qui sont impactées. Si vous devez acheter des fleurs, demandez la provenance et privilégiez un acte d’achat français. Soyez consom’acteurs.

Pour l’heure, il n’existe aucune réponse aux doutes des professionnels. Les baisses de charges promises par l’État sont restreintes. Elles ne couvrent qu’une infime partie des coûts générés par des années d’empilement de contraintes techniques, environnementales et administratives. On peut craindre qu’en guise de solution on voit fleurir les comités Théodules et autres commissions d’experts dont l’activité principale sera de nous dire « où nous avons mal ». L’horticulture n’a nul besoin d’homéopathie, mais de soins palliatifs.

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