Notre Super Ministre des Finances, Monsieur Breton, avec le soutien de la FNSEA, exprime sa satisfaction après la signature de la charte sur le développement du Super-éthanol E85. Nous lui suggérons néanmoins de se plonger quelques instants dans une courte analyse énergétique.

Une étude de l’ADEME, datant de 2005, attribue une valeur énergétique de 22,91 Mj/l (mégajoules par litre) à l’E85, alors que ces valeurs sont de 32,39 Mj/l pour l’essence et 35,95 Mj/l pour le diesel. Autrement dit, pour la même puissance et le même kilométrage, un véhicule roulant à l’E85 consommera 41 % de plus que s’il était alimenté à l’essence et 57 % de plus qu’en diesel : c’est donc loin d’être Super, surtout si les pompes E85 sont rares ! Ainsi, il faudrait que le prix de ce Super-carburant soit commercialisé à 0,65 € le litre pour que le consommateur s’y retrouve par rapport au diesel (à 1,03 €/l), qui est le carburant le plus utilisé en France.

A 0,80 €, comme l’a indiqué M. de Villepin, le consommateur sera Super-perdant. Il ne sera d’ailleurs pas le seul. Alors que le blé et le maïs sont achetés aujourd’hui 128 à 140 € la tonne par les coopératives, celles-ci ne payent que 70 à 80 € à l’agriculteur si cette même marchandise est destinée à la production d’éthanol. Autant dire que l’intérêt n’est pas Super-évident pour l’agriculteur …

Plusieurs collectivités ont l’intention de s’équiper avec ces Super-véhicules. Le contribuable devra mettre deux fois la main à la poche en payant la défiscalisation de l’E85 et le surcoût engendré par ces véhicules Super-consommateurs.

Décidément, l’avenir du Super-éthanol paraît bien obscur pour la Coordination Rurale. Serait-ce simplement un Super coup de pouce donné par le gouvernement à un syndicat qui n’est plus en Super position à l’approche des élections consulaires aux chambres d’agricultures ?

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