France Grandes Cultures (FGC) dénonce le fait que les Plans stratégiques nationaux (PSN) s'apparentent à une renationalisation de la PAC totalement déconnectée des réalités actuelles pour tendre à une réelle souveraineté alimentaire. Bien qu’importante, la transition écologique ne pourra pas se réaliser sans une protection des agriculteurs, laquelle ne peut être assurée que par une Politique agricole réellement Commune, qui régule ses marchés et les protège de prix extérieurs prédateurs. C’est par des prix rémunérateurs assurant un revenu durable, et non par des aides distribuées administrativement et forcément injustes que les agriculteurs pourront garantir à l’UE la souveraineté alimentaire qui est l’objectif premier de la PAC.

À chaque réforme, le budget de la PAC baisse, et les exigences – qui sont des contraintes pesant sur les agriculteurs – augmentent, sans avoir en contrepartie des prix décents. Les agriculteurs ne sont pas contre une transition agroécologique, au contraire, mais qui paie ? Car jusqu’à présent, toutes les « innovations sociétales ou administratives » qui sont imposées aux agriculteurs, sont payées uniquement par eux : il faut faire mieux, sur moins de surfaces, avec moins d’intrants et de produits de santé du végétal, moins d’aides et surtout des prix de plus en plus bas !

Sur le 1er pilier de la PAC, FGC s’oppose à la poursuite de la convergence qui, si elle devait tout de même arriver, devra être la plus faible et la plus progressive possible.

FGC accueille positivement la proposition d’augmenter l’aide à la protéine. Mais, bien consciente que ceci implique de déshabiller Pierre pour habiller Paul, FGC souhaite que cette augmentation ne soit que de 1 point (soit passer à 3 % du 1er pilier), pour ne pas trop impacter les aides couplées, et donc les éleveurs.

Concernant l’éco-régime, FGC estime que le calibrage de l’aide doit permettre de soutenir tous les agriculteurs. FGC refuse un modèle contraignant ou élitiste : il est impensable de laisser 30 % de nos collègues sur le bord de la route. Compte tenu de la situation des fermes et des perspectives de prix, quelles que soient les productions, faire reposer la transition écologique uniquement sur les pratiques agricoles est un luxe que les agriculteurs ne peuvent pas se permettre ! La PAC est renationalisée, et il est certainement louable de vouloir montrer l’exemple, mais n’oublions pas que la compétition est rude entre États membres. Ces aspirations écologiques seraient bien différemment accueillies si elles trouvaient une valorisation sur le prix. Pour FGC, il est une fois de plus demandé aux agriculteurs de produire de la qualité française au cours mondial : c’est intenable !

Enfin, sur l’architecture de l’éco-régime, FGC formule 3 propositions :

  • la voie certification ne devrait être ouverte qu’à l’agriculture biologique, et uniquement elle. Le bio a un cahier des charges strict, reconnu par l’Europe et, de plus, les producteurs valorisent économiquement ce label. FGC refuse tout autre label : la HVE va coûter cher aux agriculteurs et ils ne vendront pas plus cher leurs productions. C’est juste une aubaine pour le para-agricole. De plus, la HVE 3 n’est pas atteignable dans une majorité de productions. HVE doit rester une démarche volontaire de l’agriculteur, si celui-ci y trouve un intérêt.
  • l’éco-régime « pratiques de gestion agroécologique des surfaces agricoles » devrait reconnaître l’agriculture de conservation ou toute autre pratique agricole bénéfique pour l’environnement facilement contrôlable comme pratique rémunérée.
  • les couverts végétaux devraient être reconnus comme éléments éligibles au titre des éléments favorables à la biodiversité dans le cadre de la mesure « diversité des cultures ».

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