La moisson n’est pas encore tout à fait terminée mais il est clair que la récolte de blé tendre sera au moins en recul de 25% cette année (29 Mt contre 39 Mt pour la précédente campagne). Les rendements sont cependant très variables entre régions et au sein d’une même région. La récolte de colza est également en fort recul, ce qui va mécaniquement faire augmenter les importations en provenance du Canada et d’Ukraine. Et pour la récolte de la betterave en septembre, on parle déjà d’une baisse de rendement de 20 à 50%. Cette faiblesse des rendements, conjuguée à des prix trop bas, va entraîner un recul des revenus, alors que la situation est depuis 2012 déjà très dégradée, certains ne s’étant toujours pas remis de la catastrophique campagne 2016-2017.

Un climat délétère ?

Les aléas climatiques fragilisent les agriculteurs, qui n’ont pas les moyens financiers d’y faire face. Les zones intermédiaires subissent une sécheresse récurrente depuis plusieurs années. Pendant ce temps, le ministère de l’agriculture réfléchit à la façon d’inciter tous les agriculteurs à passer dans un régime d’assurance privée comme si cela permettait de parer aux effets du changement climatique alors qu’il faudrait au contraire redonner vigueur au filet de sécurité public (fonds de calamités) et surtout développer une politique volontariste de stockage de l’eau (l’eau de l’hiver pour l’été). La régularisation de la situation du lac de Caussade serait un premier geste fort et symbolique en ce sens.

FGC en pointe sur les impasses phytosanitaires

S’y ajoute la suppression de substances et produits phytopharmaceutiques avec son cortège d’impasses techniques sur insectes, maladies ou plantes adventices. FGC a été le premier syndicat à dénoncer cette situation à haut risque en lançant au printemps une pétition visant à interpeller les pouvoirs publics sur l’impasse généralisée en santé du végétal (voir la pétition).

« Pendant que les interdictions de produits phytos s’enchaînent, les pouvoirs publics avancent à pas de fourmi sur la mise en œuvre de l’article 44 de la loi EGAlim, censé protéger agriculteurs et consommateurs » indique Damien Brunelle, président de FGC.

Souveraineté alimentaire contre vocation exportatrice

La balance commerciale agricole va encore se dégrader car la France doit toujours importer près de 50% de ses besoins en oléoprotéagineux. « A l’heure des grandes phrases de nos dirigeants politiques sur la "souveraineté alimentaire" ou la "souveraineté protéinique", sur le "manger français", FGC attend des actes forts, de préférence à l’échelon européen, en faveur d’un véritable rééquilibrage des productions en faveur des protéines végétales » conclut Damien Brunelle.

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Cette disposition de la loi EGAlim, soutenue par la CR et par FGC, vise à interdire les importations en France de produits alimentaires ayant été traits avec des substances actives non autorisées en UE.

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