L’augmentation du prix de la baguette est au cœur d’un grand nombre d’articles de presse et de reportages télévisés ces derniers jours. Bien que certains médias expliquent cette hausse des prix de manière juste et réaliste, d’autres préfèrent, une fois de plus, attirer la foudre sur le dos des agriculteurs.
France Grandes Cultures (FGC) souhaite rappeler que selon les dernières statistiques nationales disponibles dans le rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), sur les 10 dernières années, le seul prix du blé représente en moyenne 5,5 centimes* par baguette de pain, donc environ 4,5 centimes payés à l’agriculteur. Une hausse de 30 % des seules céréales correspond à une augmentation de l'ordre de 1,7 centimes par baguette.
Il conviendra donc de ne plus vouloir faire reposer cette augmentation d’une dizaine de centimes du prix de la baguette sur le seul prix des céréales, mais bien sur une hausse généralisée des charges, des frais de transport, de l'énergie, et éventuellement, des marges de certains intermédiaires entre les agriculteurs et les consommateurs.
Depuis 10 ans, le prix de vente du blé est inférieur au coût de production moyen des exploitations céréalières françaises. Cela représente une perte moyenne pour l’agriculteur de l’ordre de 3 centimes par kg de blé ! Cette perte est tout juste compensée « en moyenne » par les aides de la Politique agricole commune (PAC), permettant aux producteurs les plus favorisés de survivre et obligeant les autres à disparaître.
Une rémunération juste des agriculteurs, qui leur permettrait de vivre dignement de leur métier, ne se traduirait, pour le consommateur que par une hausse du prix de la baguette de 3 centimes !
En 2017, la CR et FGC avaient déjà mené une action pour défendre les agriculteurs sur ce sujet : https://www.coordinationrurale.fr/livraison-de-baguettes-a-lassemblee-nationale
*En moyenne sur 11 ans, le prix de blé par kg de baguette est de 22 centimes d’après le rapport de l'OFPM.
