Une carte identifiant les départements à fort risque de sécheresse vient d’être publiée par le ministère de l’Écologie. Certains départements comme l’Allier ou le Puy-de-Dôme vivent leur 3e année de sécheresse consécutive.

Un Conseil national de l’eau va se réunir le 14 mai, nous dit-on. Mais qu’en sortira-t-il étant donnée la faible représentation des intérêts agricoles (6 agriculteurs et 1 représentant du ministère de l’agriculture sur un total 161 membres) ?

La Coordination Rurale demande au ministre de prendre des mesures fortes.

En premier lieu, des mesures d’urgence !

Cette année encore, les agriculteurs n’ayant plus aucune résilience face aux aléas, vu l’état de crise économique chronique qu’ils subissent, encore accentué par la crise du covid-19, le ministère doit envisager le train de mesures habituelles :

  • aides directes (en application des exceptions figurant à l’article 107 TFUE) et prêts de trésorerie,
  • exonération de cotisations MSA,
  • exonération de TFNB et TFB,
  • report des annuités d’emprunt avec prise en charge des intérêts,
  • versement anticipé des aides PAC,
  • aucune restriction sur l’irrigation des cultures,
  • mise en veilleuse des contrôles…

En second lieu, un fonds national public de calamités agricoles renforcé !

Le député André Chassaigne a déposé récemment une excellente proposition de loi visant à réinstaurer un mécanisme transversal de solidarité pour faire face aux risques de nature climatique, sanitaire ou environnementale.

Or, actuellement, le ministère tente plutôt de faire passer la pilule de l’assurance privée, constituant depuis 2010 un véritable fiasco. Il serait donc grand temps de changer de paradigme !

Au niveau de la prévention, arrêtons de faire semblant de créer des capacités de stockage de l’eau et passons à l’action, comme le GIEC lui-même le préconise pour s’adapter au changement climatique.

En troisième lieu, lutter contre la sécheresse en desserrant le carcan administratif !

Année après année, sécheresse après sécheresse, les agriculteurs demandent des dérogations, que ce soit pour la valorisation des jachères et des bandes enherbées, l’implantation de cultures dérobées SIE, l’implantation de CIPAN et la prise en compte des repousses, la diversification des cultures.

Cela devient vraiment usant et démontre l’inanité des politiques de verdissement et d’éco-conditionnalité que les agriculteurs sont obligés d’appliquer. Ce carcan administratif ne leur laisse pas la possibilité de s’adapter aux contraintes climatiques à un instant t. Ils sont alors obligés d’attendre une décision du ministre, qui attend lui-même une décision de la Commission européenne, qui met des semaines voire des mois à arriver.

L’état de permanence de ces aléas climatiques devrait nous amener collectivement à mettre un terme à ce cadre sur-administré de l’agriculture française qui la neutralise en empêchant les agriculteurs de faire simplement leur métier.

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