Le revirement des écologistes...

Des écologistes, comme Nous Voulons des Coquelicots, ont mené une campagne médiatique intense en initiant un mouvement d’analyses d’urine pour tenter de prouver que nous étions tous contaminés par le glyphosate. Il a été prouvé par la suite, par des analyses contradictoires, que le laboratoire qui trouvait 100% de résultats positifs n’était ni impartial ni techniquement optimal pour ce type d’analyses.

D’autres écologistes, dont Générations Futures se sont acharnés à bannir le glyphosate avec un argument massue : il serait cancérogène. Malgré les avis contraires des agences sanitaires européennes, françaises, allemandes et américaines1 ils s’accrochaient à la position du CIRC pour accréditer leurs assertions.

Et puis, comme il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, Générations Futures a corrigé sa position dans un rapport de juin 20202, signé par François VEILLERETTE et Nadine LAUVERGEAT

Ce rapport conclut que le glyphosate n’est ni CMR (Cancérigène, Mutagène, Reprotoxique) ni PE (Perturbateur Endocrinien)3. Dans cette étude, qui ne recherchait dans les échantillons d’eau potable que les « pesticides », il est précisé : « Certaines molécules ont également été exclues de l'analyse puisqu'elles n'apparaissaient pas comme produits phytosanitaires sur la base de données de la commission européenne (Annexe 1) ». Autrement dit ne sont visées que les molécules utilisées en agriculture…

Quid des résidus médicamenteux ?

Pourquoi Générations Futures n’a-t-elle pas recherché les résidus médicamenteux dont certains sont présents comme le témoigne l’extrait ci-dessous4 ?

« En France, une seule campagne d’ampleur nationale d’analyse des RdM5 dans les EDCH (Eaux Destinées à la Consommation Humaine) a été conduite par l’Anses en 2010 (Anses, 2011) sur 280 échantillons. 2/3 provenaient d’eaux souterraines et 1/3 d’eaux superficielles. 75 % des échantillons ne contenaient aucune molécule quantifiable. Pour les 25 % d’échantillons positifs, les analyses ont révélé généralement la présence de une à quatre molécules dont les plus fréquemment détectées (hors caféine) sont l’époxycarbamazépine6, la carbamazépine, l’oxazépam et l’hydroxyibuprofène. L’oxazépam, fréquemment retrouvé, constitue à la fois une molécule mère et un métabolite de la famille des benzodiazépines. »

L’oxazépam, un anxiolytique, est suspecté tératogène, c’est-à-dire générateur possible de malformations fœtales. La présence de résidus de médicaments génère des effets délétères dans les eaux, mais les écologistes s’acharnent à ne combattre que l’usage des phytosanitaires agricoles. La nécessité de protéger les cultures et les animaux est aussi importante que celle de protéger la santé humaine. Il en va de la sécurité de notre approvisionnement alimentaire.

Pourquoi alors vouloir interdire le glyphosate ?

Pour revenir au rapport de Générations Futures qui annonce des quantifications de 38,5% à 78,5% de résidus de pesticides CMR ou PE dans les échantillons d’eau potable, il convient de reprendre ses chiffres publiés : sur les 273 447 prélèvements effectués, seules 8835 analyses, soit 3,23%, ont révélé la présence d’au moins un résidu de « pesticide » au-delà des limites de quantification. Notons bien qu’il s’agit de la limite minimum de quantification et non de la limite maximum résiduelle légale !

Vouloir continuer à interdire le glyphosate, utilisé depuis 45 ans, alors que la majorité s’accorde maintenant à reconnaître qu’il n’est ni CMR ni PE, est une ineptie incommensurable.

À ce jour, les solutions techniques alternatives au glyphosate sont bancales ou immatures. Cela a été confirmé par la mission de suivi de la stratégie de sortie du glyphosate qui a confirmé les conclusions de l'Inra. Par ailleurs, l’agriculture de conservation des sols pourrait être remise en cause alors qu'elle préserve le potentiel agronomique des sols et s’inscrit pleinement dans les pratiques dites agroécologiques. En effet, une enquête menée par Arvalis montre qu’actuellement, les producteurs pratiquant le semis direct sous couvert végétal permanent ont un usage de fioul réduit à 18-25 litres de carburant par hectare et par an, au lieu de 100 litres pour les systèmes de culture avec travail du sol. À ce sur-coût économique, il faut ajouter le coût environnemental induit par l’utilisation du carburant.

Utilisé à des doses raisonnables, il convient de reconnaître que les avantages du glyphosate sont indéniables et qu’il apporte une aide irremplaçable aux agriculteurs et autres utilisateurs (particuliers, SNCF, communautés territoriales) pour lutter contre les adventices envahissantes, voire dangereuses (ambroisie, datura, chardons, etc..).

1https://quoidansmonassiette.fr/glyphosate-cancerigene-pourquoi-les-avis-scientifiques-divergent-entre-circ-autres-agences/

2https://www.generations-futures.fr/wp-content/uploads/2020/06/exppert-12-eau-version-finale.pdf

3voir tableau p.6

4http://politiquedesante.fr/wp-content/uploads/2020/02/Rapport_Medicaments_Environnement_2019.04.24_VF.pdf

5RdM : Résidus de Médicaments

6Métabolite de la carbamazépine, un anti-épileptique

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