Depuis le début de la floraison, les arboriculteurs subissaient des contrôles de l’OFB, parfois exagérés, dans le cadre du respect du plan pollinisateurs. Après plusieurs alertes auprès du ministre de l’Agriculture, et notamment une pétition du collectif Sauvons les fruits et légumes, la direction de l’OFB a demandé aux contrôleurs de s’abstenir de contrôler les arboriculteurs pour vérifier qu’ils n’utilisent pas de produits phytosanitaires pendant la période de floraison. Une décision appréciable pour les arboriculteurs qui œuvrent chaque jour avec professionnalisme afin de garantir une alimentation saine et de qualité.
Un arrêté « abeilles » difficilement applicable
Cet arrêté limite drastiquement les heures auxquelles les agriculteurs pourront soigner les cultures attractives durant la floraison (seulement 5 heures par jour, dont 3 heures de nuit). Les moyens mis en œuvre sont énormes, d’autant plus qu’ils auront un effet hypothétique sur les pollinisateurs, mais bien réels sur la disparition des agriculteurs. La suppression de produits phytosanitaires et les contraintes imposées pour l’utilisation de ceux qui existeront encore entraîneront une baisse de la production et donc une baisse de leurs revenus.
La conséquence ultime de l’arrêté « abeilles » sera, avec la disparition ou la conversion des exploitations vers des cultures non attractives, la baisse des ressources alimentaires pour les pollinisateurs.
Des contrôles méprisables
Les contrôles, qui se tenaient chez les arboriculteurs depuis le début de la floraison, portaient sur le respect de cet arrêté. Comme c’est souvent le cas, les contrôleurs méprisaient totalement la réalité du terrain et considéraient les arboriculteurs comme coupables avant même de vérifier ce qui était appliqué.
« Ce texte a fait naître de nouvelles contraintes pour les seuls producteurs français », déclare Joris Miachon, arboriculteur et président de la Coordination Rurale de la Drôme. « L’interdiction de principe des traitements en période de floraison (pré et post floraux) peut conduire à des conséquences économiques lourdes. C’est pour cela que la Coordination Rurale demande que l’application de l’arrêté soit d’abord testée dans les stations expérimentales et dans les centres techniques pour mieux mesurer l’impact sur la production. »