Les producteurs céréaliers, les viticulteurs sont largement mis en avant avec la suppression annoncée du glyphosate (et effective du gluphosinate). En cultures légumières, nous allons connaître le même problème.

Nous faisons face à un manque de produits désherbants, voire des impasses pour certaines adventices. Ce n'est pas que je sois un "pro-glyphosate". Son utilisation n'est pas systématique mais il est tout de même nécessaire dans la succession des cultures : il me permet de lutter contre les vivaces comme le laiteron ou le chiendent. Je l’utilise à l'automne pour « nettoyer » avant une culture de printemps ou, au printemps, à dose réduite avant semis pour des cultures implantées sans labour. Je m’en sers également pour détruire des couverts végétaux implantés avant cultures.

Sur nos terres de polder, il est impossible d'intervenir mécaniquement très tôt et sans glyphosate. S’il est abandonné, les couverts végétaux, technique que j'utilise aujourd'hui, seront remis en cause !

Simplement pour exemple, en carotte, nous perdrons fin 2018 le principal désherbant homologué : le linuron. Avec désherbage chimique, la culture a un coût de revient de 6 000 €/ha alors que sans désherbage chimique nous atteignons les 15 000 €/ha… Autant dire que si nous ne maintenons pas une solution technique chimique, nous pourrons l'abandonner de suite, car aucun consommateur ne voudra payer un tel différentiel de prix avec la carotte d'import qui, quant à elle, restera au prix actuel !

Jean-François Couëtil, agriculteur dans l’Ille-et-Vilaine (35)

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