Depuis plusieurs jours, les communications se multiplient sur la question et la décision de ne plus financer les formations à l’émergence de projets d’installation en agriculture sur les fonds de formation Vivea est critiquée par certains organismes. Au cours des discussions sur ces problématiques, la CR a soutenu le point central de la mesure portée par Vivea : ne plus financer, avec les cotisations des agriculteurs, les formations de « découverte du métier » de candidats qui sont à un stade d'émergence de leur projet d'installation - donc en amont du Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) - et qui pourraient bénéficier de financements issus d'autres fonds de formation.
En effet, beaucoup de ces candidats sont aujourd'hui issus de milieux professionnels autres que celui agricole et ont donc cotisé pendant des années auprès des organismes collecteurs correspondants. Pour la CR il est légitime que ces structures les accompagnent dans leur changement de parcours en mobilisant les droits à la formation acquis par les candidats pour prendre en charge les coûts des formations de découverte du métier. Nous défendions déjà cette position en 2009 lors des tous premiers débats sur le coût de ces formations et leur prise en charge. Rappelons aussi que cette décision est prise dans le contexte financier actuel de Vivea, dont les moyens limités risqueraient de ne plus suffire à soutenir les formations techniques des agriculteurs déjà installés (et qui cotisent auprès de ce fonds) ou engagés dans un Plan de professionnalisation personnalisé (et dont la prise en charge est indispensable). La CR juge plus légitime que les autres fonds soient mis à contribution. La CR s’oppose à ce que Vivea soit choisie comme organisme financeur par facilité, car, dans le cas contraire, les deux seules issues seraient inacceptables : réduire les possibilités d’accès à des formations aux agriculteurs ou augmenter les cotisations.
Les salariés des PAI (Point d'accueil installation) doivent être au premier rang dans ce dossier : c'est leur rôle d'orienter ces candidats dans la recherche de financements au titre du Compte personnel de formation ou du CPF de transition pour les reconversions professionnelles. Aujourd'hui, les candidats sont adressés à Vivea par le PAI, les Centres d’Élaboration des Plans de Professionnalisation Personnalisé (CEPPP) et les Régions, seules structures à délivrer l'attestation d'entrée dans le parcours. Vivea a reconnu une grosse disparité dans la gestion de ces attestations par les structures.
Lors de l'ensemble des discussions sur la question, la CR a réaffirmé son soutien au maintien de formations techniques au sein du catalogue (il n'y a pas que la gestion ou la fiscalité qui doivent mobiliser des fonds Vivea !) : il faut respecter le caractère professionnalisant et obligatoire pour obtenir les aides à l'installation du Plan de professionnalisation personnalisé (PPP). Les formations techniques font partie des préconisations possibles au sein d'un PPP. Dans ce cas-là, elles sont bien liées à l'acquisition de compétences techniques directement en lien avec un projet et leur financement par Vivea est légitime.
Sur ces questions, les positions de la CR ont donc été clairement établies dès le début des discussions !
Le monde agricole français se prépare à une transition démographique extraordinaire : dans dix ans, 273 000 personnes seront susceptibles de transmettre leur exploitation agricole car elles atteindront l'âge de la retraite et chaque année 20 000 chefs d’exploitation cessent leur activité dans le domaine agricole. Ces chiffres pèsent sur la profession et c’est pourquoi la CR porte des propositions concrètes en matière d’installation et transmission pour accompagner ces changements. Cependant elle considère qu’il n’est pas normal, tout particulièrement dans la situation agricole actuelle, de faire supporter aux seuls agriculteurs le poids de la formation professionnelle nécessaire au renouvellement des générations au sein de la profession !