Un arrêté du 27 août 2019 fixe les quotas départementaux dans les limites desquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant les grands cormorans pour la période 2019-2022.

Les pisciculteurs de la Coordination Rurale sont unanimes : le grand cormoran représente une menace très sérieuse pour la pérennité de l’activité piscicole.

Chez un pisciculteur du Cher, ce sont ainsi 1 à 2 tonnes de poisson par an qui sont dévorées par les cormorans, soit un chèque annuel de 8 000 € ! C’est encore plus grave quand le cormoran mange les alevins.

Les cormorans, autrefois cantonnés aux littoraux d’Europe du nord, ont progressivement déferlé sur le sud de l’Europe à cause de la surpêche. D’abord présent de façon intermittente (l’hiver), il s’est désormais sédentarisé toute l’année dans nos régions (été compris).

« Sur mes étangs, je vois passer tous les jours des cormorans en vols groupés par centaines d’individus, qui s’ajoutent à toute la faune déjà présente et qui se nourrit de mon empoissonnement : 50 à 80 aigrettes par jour, 40 cygnes, 50 hérons qui prélèvent eux en bordure d’étang alors que le cormoran prélève en grande eau et essentiellement sur les bancs de chardons » confie le pisciculteur du Cher.

« Actuellement, j’en tue 40 par an, sur le base d’un arrêté préfectoral valable 2 ans et je peux aussi faire appel à des tireurs agréés pour m’aider. »

Une fois tués, les cormorans doivent être déclarés, comme le demande le protocole de tir.

« Certaines sociétés de pêche n’en peuvent plus ! Les responsables politiques locaux sont mis sont pression. » ajoute le pisciculteur qui s’inquiète de l’influence croissante du lobby écologiste.

C’est une bonne chose que la faune soit présente mais il ne faut pas hésiter à réguler les espèces pour ne pas menacer des activités économiques contribuant au dynamisme des zones rurales, telles que la pisciculture ou la pêche de loisir.

D’autant que le statut du grand Cormoran, protégé par la Directive européenne Oiseaux et la Convention de Berne, n’est pas jugé préoccupant… On voit à quel point ces outils de régulation sont trop statiques.

Espérons que la gestion adaptative des espèces mise en place par la récente loi créant l’Office français de la Biodiversité permettra d’y remédier !

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