Au lendemain de l’annonce du départ du président de Jeunes Agriculteurs, Jérémy Decerle, pour la liste LREM aux élections européennes, un sentiment de rancœur m’envahit.

Il m’envahit personnellement, mais je pense que je partage ce sentiment avec les nombreux agriculteurs que cet homme représentait jusqu’alors, et qui lui ont donné pouvoir suite aux élections aux Chambres d’agricultures de janvier dernier.

Il m’envahit quand je vois aux côtés de qui M. Decerle compte briguer un mandat de député européen en mai prochain, à savoir Pascal Durand, député européen Île-de-France, signataire de la tribune militant pour le lundi Vert, qui incite à ne pas consommer de protéines animales chaque premier jour de la semaine. Il sera également aux côtés de Pascal Canfin, ex-DG de WWF, dont les intérêts diffèrent totalement de ceux de nos agriculteurs.

Il m’envahit quand je vois que le parti d’Emmanuel Macron a sans cesse témoigné son soutien à la signature d’accords de libre-échange toujours plus nombreux entre l’Union européenne et le reste du monde, mettant à mal notre élevage français. C’est notamment le cas pour l’accord du CETA, entre le Canada et l’UE, que le parti, via ses parlementaires s’est engagé à ratifier à l’automne prochain. N’est-ce pas là une trahison à l’ensemble de la profession agricole française ?

Connivence et syndicalisme - De qui défendent-ils réellement les intérêts ?

Le constat d’une connivence entre FNSEA-JA, le parti politique majoritaire et l’agro-industrie est désormais très clair. Ce ralliement nous envoie des indices sur la relation de proximité que ces partis entretiennent, ce qui pose une nouvelle interrogation : les États généraux de l’Alimentation ne sont-ils pas un scénario monté de toute pièce, qui s’avère n’être qu’une coquille vide et un vulgaire plan de com’ ? À l’heure où le constat est plus que mitigé pour les agriculteurs français, où les grands gagnants s’avèrent être les distributeurs, il est légitime de se demander de qui les dirigeants de la FNSEA et des JA ont-ils défendu les intérêts…

Comment voulez-vous que les agriculteurs français aient encore confiance dans le syndicalisme quand ses représentants n’hésitent pas à en faire un tremplin vers des positions politiques afin d’assouvir leur intérêts personnels ? Cette connivence est malsaine pour l’agriculture française, il faut que le syndicalisme redevienne apolitique afin que seul l’intérêt de nos agriculteurs prévale.

Alexandre Armel, Responsable de la section Viande de la CR

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