La Coordination Rurale demande des comptes à l’État français ! L’État qui est en faute, responsable de n’avoir pas su mener à bien la réforme de la PAC en 2015 ; il a été incapable de respecter ses engagements et de mener correctement sa mission de service public.
Il est inacceptable d’entendre « la faute à des problèmes informatiques » quand près de la moitié des agriculteurs ne gagne pas 350 € par mois et qu’en plus beaucoup ont dû attendre jusqu’à deux ans pour les MAEC ou les aides bio de 2015 et cela continue pour les campagnes 2016 et 2017 !
Il est inacceptable d’imposer des contrôles aux agriculteurs et de bloquer ou retarder les paiements pour vérification administrative des dossiers !
Comme elle l’a fait à plusieurs reprises en 2017, puis en 2018, la Coordination Rurale s’est mobilisée en ce début d’année devant les ASP (Agence de services et de paiement) pour rappeler à l’État que derrière les dossiers il y a surtout des femmes et des hommes qui se trouvent bien souvent dans des situations financières très difficiles du fait des nombreux retards de paiement. Ce retard qu’accuse depuis plusieurs années l’ASP ne peut plus durer !
Plusieurs délégations de la CR ont été reçues par des responsables des ASP afin de demander des comptes et porter nos revendications.
Nous demandons l’ouverture d’une commission d’enquête sur l’état des versements perçus par la France au titre des aides PAC depuis 2014. L’impunité de certains décideurs politiques et autres hauts fonctionnaires qui jouent à la roulette russe avec nos exploitations n’a que trop duré !
Nous demandons un engagement : celui de garantir un versement le plus rapide possible, sous un délai maximal de 10 jours après le contrôle. Il est intolérable que bon nombre d’agriculteurs ne puissent pas savoir où en est l’instruction de leur dossier et à quelle date ils seront payés.
Nous demandons, à compter des prochaines campagnes, que l’agriculteur soit présumé innocent et qu’un acompte de 80 % de ses aides PAC lui soit versé sans délai, même s’il fait l’objet d’un contrôle.
La Coordination Rurale continuera à faire pression en rencontrant les responsables en région pour que chaque agriculteur puisse toucher les aides auxquelles il a droit. Il est temps que l’État respecte ses engagements, le monde rural est à bout de souffle !
Reportage de Télénantes