Décrochage du bio : Des premiers signes de la crise dès 2021
Ralentissement du marché bio, des conversions en agriculture biologique et hausse des déconversions, déclassement des productions bio (déclassement du lait biologique de 35 % (2022) à 40 % (2023) et déclassement de la campagne 2023-2024 de la filière des céréales biologiques à hauteur de 269% !) ….. Et une politique toujours plus déconnectée du terrain et de la réalité.
« En 2024, je me suis rendue dans plus de 50 départements à la rencontre des producteurs. La situation difficile pour tous., mais c’est la triple peine pour les producteurs bios qui se sentent encore plus abandonnés. Ils subissent les aléas climatiques comme beaucoup mais des conséquences démultipliées et font face à une chute de la demande » – Véronique Le Floc’h, présidente de la CR et Eleveuse Bio en Bretagne
Le soutien des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur. Dans le dossier de la coriandre Bio par exemple. Les aides promises pour 2024 n’ont pas été payées aux producteurs de coriandre et l’État laisse les producteurs se désengager pour 2025, face à la baisse drastique des aides promises.
Comment protéger les producteurs bios et encourager de nouvelles conversions en garantissant des débouchés et de la rentabilité ?
Sans régulation, pas de marché sain ! Le développement du bio ne doit pas se faire en réponse à des injonctions politiques.
La Coordination Rurale défend le principe d’équité entre producteurs de pays différents, avec notamment une harmonisation du cahier des charges européen et surtout l’application de clauses miroirs aux frontières de l’Union Européenne. Nous devons refuser l’importation de produits bio qui ne respectent pas les normes européennes.
Pour sauver la filière bio, nous avons besoin :
- du bon sens : ne pas développer une filière sans demande et sans garantie de débouchés !
- de courage politique pour protéger les producteurs français et européens face à l’afflux de produits dits “bios” qui ne respectent pas nos cahiers des charges et qui sapent la confiance des consommateurs
- du soutien des consommateurs pour une prise de conscience des enjeux de santé publique et consommer des produits de meilleure qualité et locaux.
Nous continuons le combat en travaillant avec les élus pour inscrire des mesures efficaces et d’urgence dans la loi pour maintenir la production bio en France.
Conférence : Quelles solutions pour sauver la filière Bio ?
Lors de notre conférence du 28 octobre 2024, des élus, les représentants de la CR, des témoins ont mis en lumière le ralentissement du marché de l’agriculture bio : valeur du marché de produits bio en baisse, ralentissement des conversions en agriculture biologique et hausse des déconversions, déclassement des productions bio en conventionnel (Ex : en 2022, 35% de la collecte de lait bio a été déclassée !). Et bien sûr, une filière qui subit les aléas climatiques comme les autres avec des conséquences démultipliées
Comment protéger les producteurs bios et encourager de nouvelles conversions en garantissant des débouchés et de la rentabilité ?
La Coordination Rurale au salon bio « La Terre est Notre Métier » à Retiers (Bretagne)
Les 25 et 26 septembre, la Coordination Rurale a participé au salon bio « La Terre est Notre Métier » à Retiers. De nombreux échanges constructifs sur le stand de la CR avec l’ensemble des visiteurs, agriculteurs et professionnels.
Nous avons eu le plaisir de recevoir plusieurs parlementaires et échanger sur les questions d’actualité, ainsi que de nombreux jeunes, curieux d’en savoir plus sur notre syndicat et nos engagements.
Le président de la CR Bretagne et de la CR Ille-et-Vilaine, Joseph Martin, a également profité de sa présence sur le salon pour évoquer les récentes annonces de Lactalis auprès des journalistes, évoquant les inquiétudes légitimes de la filière lait.
Cette participation a permis de réaffirmer notre attachement à défendre toutes les agricultures, y compris l’agriculture biologique, en soutenant les producteurs dans la diversité de leurs pratiques. La Coordination Rurale reste pleinement mobilisée pour la défense d’une agriculture durable et respectueuse des territoires.
Coriandre : les agriculteurs ne sont pas des chasseurs de primes !
Une polémique concernant la culture de la coriandre dans la région Occitanie court et de nombreuses accusations fusent à l’égard des producteurs, que la Coordination Rurale ne laissera pas passer !En 2024, pour chaque hectare de coriandre cultivée en bio, la PAC promettait 900 euros aux agriculteurs. La subvention de conversion pouvait atteindre 18 000 euros par an pendant cinq ans, 34 000 euros pour les jeunes installés, jusqu’à la publication d’un arrêté modificatif le 19 août qui prive la culture de la coriandre en conversion biologique de ce soutien financier crucial.En réaction à la forte augmentation des parcelles converties en production de coriandre bio, le préfet de la région Occitanie a plafonné les aides prévues par la PAC. De 900 euros par hectare, avec un plafond de 18 000 euros annuel par exploitation, 34 000 euros pour les jeunes installés, elles sont passées à 2 700 euros annuel maximum par exploitation, idem pour les jeunes. Le préfet de Nouvelle-Aquitaine a pris la même décision. |
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