La troisième session du conseil de surveillance des néonicotinoïdes (NNI) s’est tenue le jeudi 23 septembre. Aurélie Hallain, betteravière dans l’Eure et Loir, représentait la Coordination Rurale (CR). Étant donné le manque d’avancée des différents groupes de travail et l’absence de solution nouvelle et viable, les échanges ont été particulièrement peu fournis. Cela dit, quelques éléments sont tout de même à mentionner.

Premièrement, sur le bilan 2021, l’Institut technique de la betterave (ITB) a montré que sans les NNI les betteraves étaient touchées par la jaunisse d’environ 30 % de plus qu’avec les NNI, et avec une gravité moyenne de 10 % supplémentaire. (Plus d’information ici.)

Deuxièmement, le travail sur les semences résistantes à la jaunisse semble particulièrement intéressant et est aujourd’hui la piste de réflexion la plus prometteuse, à certaines conditions. En effet, cette variété produirait environ 20 % de moins que les variétés actuellement utilisées. Il faudrait donc une valorisation du prix payé aux producteurs en conséquence. M. Desprez (interprofession des semences et plants – SEMAE) affirmait qu’en quelques années, en travaillant la variété, nous pourrions revenir au niveau de production actuelle, en suivant le même exemple que les variétés anti-nématodes.

Enfin, M. Grégory Besson-Moreau, président du conseil, a annoncé qu’en absence de solution viable pour les agriculteurs, la dérogation NNI serait reconduite. La CR a rappelé l’importance de valoriser la production par l’augmentation des prix, et que « la jaunisse n’est que l’arbre qui cache la forêt, la filière va mal avec des prix payés aux producteurs bien trop bas pour garantir sa pérennité ! ». En effet depuis la suppression des quotas en 2016, nous sommes soumis au cours mondial, ce qui entraîne cette chute des prix, catastrophique pour la filière. Nous avons averti que de plus en plus d’agriculteurs ne peuvent plus continuer la production ou sont dans l’obligation de diminuer drastiquement leur production avec des revenus aussi bas.

Ainsi, il devient urgent, afin de garantir notre souveraineté alimentaire, d’obtenir un système européen de régulation des prix! Aussi, nous demandons à l’État de prendre des mesures pour conserver les sucreries et permettre le maintien de la filière betteravière française dont beaucoup d’industries dépendent !

Dans la même catégorie

Betteraves
Betteraves
Betteraves
Betteraves