La CR a contribué à la consultation sur le projet de décret listant les néonicotinoïdes qui seront interdits en France à compter du 1er septembre 2018.

Télécharger la contribution complète

  • Ces molécules sont utiles et largement utilisées en agriculture française.
  • Elles comptent parmi les outils mis en œuvre en faveur de la réduction des risques.
  • Aucun autre État membre de l’Union européenne ou pays ne prévoit leur interdiction, ce qui va exposer les agriculteurs français à de fortes distorsions de concurrence.
  • Les alternatives existantes à l’enrobage de semences consistent en des traitements en végétation à base de pyréthrinoïdes, beaucoup plus toxiques pour les abeilles que les néonicotinoïdes.
  • Les déflecteurs installés sur les semoirs, au début des années 2010, ont permis de protéger efficacement les abeilles contre la dispersion de poussières. Cette mesure de prévention n’aura-t-elle donc servi à rien, alors que son efficacité a été démontrée ?
  • Le dispositif de suivi des causes de mortalité des abeilles mis en place fin 2014 par le ministère de l’Agriculture a montré que les abeilles meurent dans 39 % des cas de maladie (varroa, maladie noire, loque américaine ou européenne, nosémose, virus des ailes déformées, mycoses, virus de la cellule royale noire…), puis de mauvaises pratiques apicoles (14 %) telles que l’utilisation d’acaricides interdits, puis de faim (11 %) puis d’intoxications phytosanitaires (6 %), dont la part dévolue aux néonicotinoïdes n’est pas précisée (voir notre article plus détaillé).
  • Nombreux sont les apiculteurs disposant leurs ruches à proximité de cultures traitées par enrobage de semences sans observer de mortalité particulière sur les abeilles.
  • En 2012, des chercheurs de l’'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont soumis des abeilles à de faibles doses de néonicotinoïdes et ont montré qu’elles pouvaient être désorientées et ne plus retrouver la ruche. Mais les teneurs en néonicotinoïdes du nectar et du pollen réellement butinés sur le terrain sont nettement plus faibles.
  • Depuis 3 ans, le moratoire européen sur la chlothianidine, l’imidaclopride et le thiamétoxame sur traitement de semences n’a amené aucune amélioration sur la santé abeilles.
  • Toutes les restrictions d’usage de ces produits (dont l’interdiction du Cruiser – thiametoxame, depuis 2012) n’ont eu aucune conséquence positive sur l’état sanitaire des abeilles.
  • Le thiaclopride figure toujours sur la liste des substances candidates à la substitution car précisément, il n’existe pas encore d’alternative.
  • Les néonicotinoïdes sont les composants de nombreux biocides, utilisés notamment pour éviter l’infestation de parasites qui sont vecteurs de maladies humaines (typhoïde, conjonctivite, trachome, entérite, salmonelle, poliomyélite, typhoïde, tuberculose, asthme, rhinite…) et de maladies des animaux d’élevage (fièvre aphteuse, peste porcine, mammite, variole aviaire, grippe aviaire…).
 

La protection des abeilles est bien sûr un enjeu essentiel. Les agriculteurs souhaitent donc que les causes majeures de leur mortalité, à l’évidence multifactorielles, soient clairement établies et que des mesures efficaces soient mises en œuvre.

Les abeilles sont confrontées à une multitude de facteurs de stress sanitaire. Quelles mesures sur les mauvaises pratiques apicoles identifiées aujourd’hui ? Des restrictions au niveau des traitements non autorisés en ruche, de l’importation des reines de Chine ou d’Australie, avec le parasitisme qui y est associé, de la transhumance des ruches, ont-elles été mises en œuvre ? Aucune mesure n’a été prise, autre que celle de restreindre l’utilisation de produits phytosanitaires. Les produits phytosanitaires sont le bouc-émissaire de la problématique sanitaire des abeilles. Quelles que soient les restrictions d’usage de produits, depuis 20 ans, aucune amélioration de la santé de l’abeille n’est observée.

Pour toutes ces raisons, la Coordination Rurale est opposée à l’interdiction d’utiliser des produits phytopharmaceutiques contenant une ou des substances actives de la famille des néonicotinoïdes et des semences traitées avec ces produits.

Dans la même catégorie

Apiculture
Apiculture
Pays de la Loire
Alimentation