Notre constat
La réforme des retraites Delevoye, telle qu’elle est présentée, ne nous satisfait pas et creuse davantage l’écart entre agriculteurs et agricultrices.
En effet, non seulement les agriculteurs appartiennent à la catégorie socio-professionnelle ayant les plus faibles retraites mais en plus, la différence au niveau des montants des pensions entre les hommes et les femmes est significative.
Autrement dit, les agricultrices sont les laissées-pour-compte du système !
Tous régimes confondus, les pensions des femmes sont en moyenne pour les femmes inférieures de 39 % à celles des hommes. Les retraites des agricultrices sont aujourd’hui les plus basses de toutes avec 550 euros par mois en moyenne.
Pour pallier cela, les femmes seraient les premières bénéficiaires des dispositifs de solidarité de la réforme.
La majoration de 5 % au choix du parent ou à 2,5 % par parent que prévoit la réforme est pour la Coordination Rurale dangereuse. Il faut noter que les agricultrices ont souvent des carrières incomplètes (elles s’arrêtent notamment pour élever les enfants) et qu’elles ont des revenus inférieurs aux agriculteurs. Au regard du revenu global du foyer, il serait donc plus avantage de faire le choix de cette majoration sur la pension de l’homme. Mais en cas de séparation (divorce ou veuvage), que se passera t-il pour les femmes ?
Par ailleurs, la Coordination Rurale déplore l’augmentation de cotisations (+33 %) et s’insurge contre le principe de la cotisation minimum qui impose de payer des cotisations sur des revenus inexistants, alors qu'à l'inverse, les points cotisés ne tiennent pas compte du fait que les agriculteurs et agricultrices travaillent bien souvent le double du temps légal et 365 jours par an.