Les lois d’orientation agricole de 1999 et 2006, qui ont institué et modifié le statut de « conjoint(e) collaborateur(rice) », ont marqué un réel progrès pour le droit des agricultrices, notamment en matière de protection sociale. Jusqu’à lors de nombreuses femmes d’agriculteurs, bien que travaillant sur l’exploitation, n’avaient ni statut, ni protection… encore aujourd’hui entre 5 000 et 6 000 agricultrices n’ont aucun statut.
Un statut qui ne contribue pas à l'évolution des mentalités
Le statut de conjointe collaboratrice permet en effet, une prise en charge des risques liés aux accidents du travail, aux maladies professionnelles (Atexa), congés maternité, un accès à la formation professionnelle continue et aux prestations vieillesse. Ce statut, aux allures protectrices, contribue néanmoins à fragiliser les agricultrices en créant une situation de dépendance notamment pour les femmes qui vivent des situations économiques difficiles ou des problèmes au sein de leur couple. De façon plus générale, elles sont invisibles au sein de l’exploitation et leur travail n’est pas reconnu. Trop souvent, les chefs d'exploitation (leurs maris) considèrent le travail de leur conjointe comme un prolongement du travail domestique, comme une main-d’œuvre gratuite, et ce statut ne contribue pas à faire évoluer les mentalités dans le monde agricole.
Garantir les pleins droits
À la Coordination Rurale, nous militons pour que ce statut ne soit que temporaire (3-4 ans) avant de choisir le statut de cheffe d’exploitation ou de salariée, qui sont les deux seuls statuts garantissant les pleins droits, notamment en matière de salaire, de points retraite, de couverture santé et d’émancipation professionnelle. Les agricultrices doivent être mieux informées sur l’ensemble des statuts qui existent.
« Les agricultrices sont des combattantes, elles méritent d’être mieux reconnues et considérées. »
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