Élue présidente de la Coordination Rurale de l’Oise il y a seulement quelques jours, Sophie LENAERTS , agricultrice de 54 ans installée à Roy-Boissy et maman de 3 enfants se présente en 5 questions !

Pourquoi êtes-vous devenue agricultrice ?

C’était le souhait de mon ex-conjoint et le challenge me plaisait. Je suis installée depuis septembre 1993. J’ai un bac S agricole et un BTS marketing, car venant d’une famille de commerçants c’était plutôt ma voie. Je me suis installée seule d’abord en 1993 derrière un tiers, car mon conjoint n’avait pas les diplômes français permettant les aides à l’installation (nous sommes Belges). En 1995, la création de notre EARL. Nous avons eu quelques soucis d’intégration, car nous avons été considérés comme des « étrangers ». Il a fallu que je me crée un tissu social, car je ne connaissais personne. La Chambre d’agriculture m’a bien soutenue pour les démarches administratives.

Qu’est-ce qui fût le plus compliqué ?

Je ne pense pas avoir eu de grosses difficultés au départ. Je dois d’ailleurs remercier mes parents de m’avoir soutenue financièrement pour cette entreprise. Mes soucis sont arrivés suite à l’incendie de mon exploitation en 1997. Ce fut éprouvant de gérer les conséquences administratives, financières, le renouvellement du matériel, ainsi que le logement des animaux. Cette période fut douloureuse et très chargée avec à ce moment-là deux jeunes enfants qui n’ont pas tout compris à la situation.

Comment est votre exploitation à présent et quels sont vos projets ?

Aujourd’hui, mon exploitation est de 290 ha en location et je produis 786 000 L de lait de vache. Ma fille souhaitant s’installer, je lui laisse l’atelier lait avec 110 ha. Nous avons un salarié en plus des associés. J’ai développé il y a 5 ans une ferme pédagogique, toujours pour satisfaire mon besoin de communiquer sur notre métier, avec une vente de viande limousine sous vide. Ma fille n’étant pas portée sur ce projet, il vivra pour les habitués et mourra de sa belle mort…

Vous êtes également une femme engagée dans la défense de votre profession…

Je suis engagée à la CR, car déçue du syndicat majoritaire et un besoin viscéral de me sentir utile pour une cause qui me touche, à savoir pouvoir vivre de notre travail, et surtout pour que mes enfants puissent en vivre… Pour moi, s’engager à la CR est plus difficile que d’être à la FNSEA… On ne nous laisse pas une place pleine et entière dans les institutions par exemple. Bref, encore beaucoup de travail syndical en perspective ! Aujourd’hui, nos matières premières n’étant pas rémunérées à leur juste valeur, ma conviction est que nos exploitations doivent être les plus autonomes possible, ainsi que les moins dépensières.

Pour finir, votre philosophie de vie ?

« SEUL ON VA PLUS VITE ENSEMBLE, ON VA PLUS LOIN »

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