S'il fallait faire un vœu pour cette nouvelle année, je souhaiterais que les agricultrices soient au centre des préoccupations. Un vœu sexiste ? Pas du tout. Je pense simplement que notre secteur peut et doit évoluer au sujet de la place des femmes. Ce constat s’appuie sur des chiffres parlants: dans nos écoles agricoles, il y a 46 % de femmes et 54 % d'hommes parmi les élèves, étudiants et apprentis. Pourquoi ne retrouvons-nous pas ces 46 % à la tête des exploitations ? Aujourd'hui, seulement 27 % des chefs d'exploitation sont des femmes.

Je souhaiterais que, face au défi du renouvellement des générations, celles et ceux qui souhaitent nous rejoindre dans ce métier qui nous tient tant à cœur, ce métier qui aujourd'hui n'est plus subi mais choisi, soient soutenus, accompagnés et aidés !

Je souhaiterais que les femmes s'engagent plus ! C'est possible, mais cela ne se fera pas sans des changements dans les services de garde d'enfants ou même d'aide à la personne ; des services indispensables pour libérer du temps pour celles qui voudraient s'engager.

Je souhaiterais une réflexion sur la politique ! Aujourd'hui, seulement 20 % des DJA sont attribuées à des femmes. Nous le savons, leur installation est plus tardive et se fait souvent après 40 ans, âge limite pour bénéficier de cette aide à l'installation.

Je souhaiterais que nous réfléchissions ensemble à l'adaptation du matériel pour limiter la pénibilité physique.

Je souhaiterais que la répartition des tâches soit de moins en moins genrée pour atténuer la charge mentale.

Je souhaiterais que les droits sociaux évoluent encore pour que les agricultrices ne soient pas celles avec les plus petits revenus, puis celles avec les plus petites retraites.

Je souhaiterais une amélioration du service de remplacement, permettant une maternité plus sereine pour les agricultrices.

Et pourquoi pas, un ministre de l'Agriculture au féminin ?! Depuis la création de ce ministère, seules Édith Cresson dans les années 80, et Christine Lagarde en 2007 ont eu l'honneur de nous représenter.

Mais surtout, je voudrais pour demain que chacun puisse : « exister pour soi, se protéger pour l'avenir et percevoir la valeur de son travail », telle est la devise de la section Agricultrices de la Coordination Rurale.

Et si 2022 était l’année des agricultrices ? Bonne année à vous tous et à vous toutes.

Natacha Guillemet Responsable de la section Agricultrices

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