Vendredi 10 décembre s’est déroulée une réunion organisée par le ministère de l’Agriculture pour débattre des critères de définition de l’agriculteur actif, en présence des syndicats agricoles et de l’APCA. Seule la Coordination Rurale (CR) s’est prononcée contre le critère d’exclusion basé sur l’âge légal pour une retraite à taux plein quel que soit le régime de retraite, soit 67 ans actuellement. Le ministère lui-même se dit prêt à le supprimer ou à en définir des dérogations. La CR regrette que les autres syndicats ne se soient pas saisis de l’opportunité offerte par le ministère de supprimer ce critère injuste, qui n’existera pas en Allemagne, par exemple. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu ces prochains jours, et la CR espère que les autres organisations entendront raison, et se rallieront à sa position.

Pour Bernard Lannes, président national de la CR, « ce critère va surtout impacter les petits agriculteurs qui, sans les services adéquats (avocats, centres de gestion), ne pourront pas ou ne penseront pas à faire évoluer leur entreprise pour contourner cette limitation. Ces mêmes petits agriculteurs qui souvent ne continuent que pour survivre, faute d’une retraite décente ! »

Le faible nombre de candidats à la reprise d’exploitations interdit de pousser vers la sortie du métier tous les « anciens », et ce dans le but de faire de la place aux « jeunes ». Les départs en retraite seront massifs dans les prochaines années et le renouvellement des générations est loin d’être assuré en agriculture. Pour la CR, il serait donc absurde d’accentuer la chute prévisible du nombre d’actifs agricoles et son corollaire, l’agrandissement des exploitations restantes. Les aides sont une composante (très) importante du revenu des agriculteurs et en supprimer l’accès revient, dans la majorité des situations, à obliger « poliment » un agriculteur à arrêter son activité. C’est une orientation que la CR ne peut pas cautionner.

Pour la CR, tant que les agriculteurs ne bénéficieront pas de prix suffisamment rémunérateurs leur permettant de dégager un revenu, de couvrir l’ensemble de leurs charges, d’investir afin d’envisager une transmission d’exploitation dans les meilleures conditions pour eux et leur repreneur, mais également de cotiser pour une retraite décente, ce critère scandaleusement discriminatoire ne peut être mis en place.

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