Le plan d’urgence annoncé hier par le ministre de l’Agriculture afin de soutenir les élevages de porcs ne sera qu’une goutte d’eau et ne permettra pas de sortir les éleveurs de la crise. Même si nous reconnaissons la volonté d’aider, celle-ci ne rassure pas, tant la situation est grave.

Les éleveurs sont en pleine crise, du fait à la fois de l’effondrement du cours du porc et de la flambée des coûts des matières premières.

Les annonces sont à prendre au conditionnel et les aides seront corrélées avec la loi EGAlim2. Le montant de l’enveloppe peut paraître important mais les sommes versées seront insuffisantes :

• la première enveloppe de 75 M€ sera versée sous condition d’un endettement supérieur à 80 %. L’éleveur ne pourra toucher la somme de 15 000 € qu’une fois ce qui représente environ une semaine d’aliment pour 200 truies. • la deuxième enveloppe de 175 M€ sera conditionnée à un engagement de contractualisation dans le cadre de la loi EGAlim2.

Aujourd’hui, l’Europe est autosuffisante en porcs à hauteur de 128 %. Il faudrait descendre à 116 % pour laisser aux éleveurs une chance de s’en sortir. La régulation de la production, pour laquelle milite la Coordination Rurale, aurait permis de réduire les effets de cette crise dont personne ne peut prédire la durée . Aussi, compte tenu du manque de perspectives, et parce que la Coordination Rurale a pour ambition de défendre les agriculteurs et non des volumes produits, elle demande, dans le cadre de cette deuxième enveloppe, un cadrage des aides non-remboursables vers les éleveurs et un possible plan de cessation pour permettre aux éleveurs qui le souhaitent d’arrêter leur élevage dans de bonnes conditions (pré-retraites ou autre).

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