Le couperet est tombé pour l’abattoir normand AIM Group qui a été mis en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois.

Pour les éleveurs qui, depuis 2015, ont redonné leur confiance à cet outil , la nouvelle est difficile à encaisser : « Six mois c’est court, trop court. Les AIM sont utiles dans notre département, que ce soit pour nous éleveurs mais aussi pour les transporteurs, les employés, les céréaliers qui nous fournissent en alimentation du bétail. C’est toute une filière qui risque d’être détruite » dénonce Philippe Montigny secrétaire général de la Coordination Rurale de la Manche et éleveurs de porcs. « Si l’abattoir que je livre ferme, il faudra que mes cochons partent plus loin ; ce seront des charges en plus que nous ne pouvons pas supporter. Et puis surtout, la fermeture se fera à l’avantage d’un abattoir « industriel ». Une situation paradoxale puisqu’on dénonce l’industrialisation de l’abattage mais on nous y contraints. Voir mes bêtes partir n’est pas une chose facile mais aujourd’hui je peux encore contrôler ce qui se passe. Ce ne sera plus le cas demain si je dois aller plus loin. Et que dire de l’exode rurale qui est au centre des préoccupations, on marche sur la tête ! »

Depuis quelques années, et surtout depuis l’intervention d’association « anti viande », la viande subit de nombreuses attaques ce qui a un impact direct sur la consommation. « Je pense que le consommateur n’a pas conscience de la relation que nous entretenons avec nos animaux et surtout de l’importance de l’agriculture locale. Lorsqu’il n’y aura plus d’abattoir et plus d’agriculteurs, la viande sera importée de pays où les normes sanitaires sont bien loin de leurs attentes et des nôtres. Le Ceta et le Mercosur sont une aberration » explique Yohann Quesnel Président de la CR50. « En zone rurale nous devons garder et développer ce qui dynamise le territoire. Les AIM en font partie, grâce à cet outil ce sont des emplois locaux qui sont maintenus. »

L’État a un rôle important à jouer dans la vie rurale. Les AIM ont déjà pu bénéficier d’une grande aide de la région, il faut continuer à les soutenir pour que leur développement continue et permette, à terme, une autosuffisance totale.

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