Elles existent, n’en doutez pas. Elles sont rares mais pas illusoires. La difficulté ne tient pas à leur réalité, voire à leur périodicité, mais à la nature exacte des poches qu’elles remplissent. En horticulture, on sait d’où vient l’argent mais jamais où il atterrit. Deux exemples récents : l’aide exceptionnelle pour la compensation des fermetures administratives décidée lors des confinements et l’aide « aléas climatiques serres ».

Concernant la première aide, tout s’est globalement bien passé, malgré une mise en œuvre compliquée, en grande partie due à son caractère inédit. Cependant, notre représentant auprès de FranceAgriMer (FAM) a tout de même mis en exergue une incohérence concernant plusieurs dossiers dans la région PACA. Des dossiers ni refusés, ni traités, autrement dit une zone grise où plane le doute sans explication ni information. Or, cette incertitude codifiée perdurait depuis 6 mois. Après quelques explications douteuses désignant le mode de traitement des dossiers comme cause de tous les maux, le ton est monté. Quelques jours plus tard, tous les dossiers litigieux ont été débloqués comme par miracle, sans justification.

Pour l’aide « aléas climatiques serres », elle concernait les serristes de l’horticulture et du maraîchage. La procédure d’obtention fut ouverte le 24 janvier à 12h. À 14h, des adhérents avaient obtenu leur numéro de dossier, rempli leur demande et s’apprêtaient à la valider. L’opération s’est avérée impossible. Plus aucune validation n’était acceptée. Les 10 millions d’euros dédiés aux serres venaient d’être engloutis en quelques minutes.

L’aide étant destinée à tous les serristes, on peut toujours trouver cela logique. Ce qui l’est moins, c’est la réactivité des contrôles : plusieurs mois pour l’aide liée au Covid-19 et quelques minutes pour l’aide dédiée aux serres. La difficulté et les arbitrages n’étaient sans doute pas les mêmes, mais il faut bien admettre qu’entre un traitement au train de sénateur et le passage du mur du son, il y a de la marge.

Notre représentant de l’UNIPHOR et de la Coordination Rurale auprès de FAM a donc remis le bleu de chauffe et les pieds dans le plat. Il n’a obtenu aucune explication claire. En quelques mois, deux aides distribuées par FranceAgriMer et fléchées (exclusivement ou non) en direction de l’horticulture posent question. Sachant que ces aides d’État font l’objet d’une information publique, nous avons officiellement fait une demande de transmission de la liste des bénéficiaires.

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