Les modes de consommation de viande ovine ont été perturbées pour des raisons de confinement de la population liée à la pandémie du Covid-19. Les traditionnels repas de famille pendant les fêtes de Pâques n’ont pu avoir lieu cette année, ce qui a influé sur la demande de viande d’agneau. Ainsi, passé les fêtes de Pâques, de nombreux agneaux initialement prévus pour être abattus depuis un mois déjà, se trouvent encore dans les bergeries. Continuant à s’alimenter, ces animaux s’engraissent et prennent du poids, dépassant souvent celui indiqué par certains cahiers des charges. Dans le même temps, les éleveurs doivent supporter des coûts d’alimentation supplémentaires imprévus pour nourrir ces animaux qui restent en bergerie. La réflexe de certains acheteurs est donc d’appliquer une décote sur le prix d’achat aux éleveurs, qui ne sont pas responsables de la situation du marché.

Quelques jours après le début du Ramadan, il est utile de rappeler que les standards de consommation pendants les fêtes musulmanes sont différentes de celles des autres fêtes religieuses. En effet, la population musulmane apprécie la viande un peut plus grasse que celle habituellement vendue pour les fêtes de Pâques chrétiennes par exemple. Dans ce cas, pourquoi les éleveurs ovins ne voient pas leurs prix payés augmenter ?? Réponse : l’aval de la filière qui contrôle la commercialisation des animaux, ne souhaite pas prendre le risque d’acheter de l’agneau à un prix supérieur, quand il n’est pas assuré de le vendre à bon prix !

Dans ces conditions, et en prenant en compte ces informations, les éleveurs ovins doivent négocier avec leurs acheteurs des prix à la hausse à minima jusqu’au 24 mai, date de l’Aïd marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan !

 

Alexandre Armel Éleveur ovin dans l’Allier Responsable de la section Viande de la CR

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