Lundi 5 octobre, une dizaine d'agriculteurs de la CR 85 ont rencontré le député du sud Vendée, Pierre Henriet, sur l'exploitation des époux Guillemet à Vouvant. Beaucoup de sujets brûlants ont été abordés, à commencer par le statut des femmes agricultrices. « Comment peut-on s’en sortir quand sonnera l’heure de la retraite avec 500 € par mois ? » a demandé Natacha Guillemet.

Puis, toute l’actualité a été passée au crible avec notamment un retour sur la loi Egalim qui n'a rien apporté aux agriculteurs. Dès le début, la grande distribution a contourné les règles du marché. S'ajoute à cela le comportement paradoxal des consommateurs qui soutiennent le monde agricole mais vont toujours au moins cher. Paradoxe aussi des industriels, qui mettent en avant la traçabilité des filières locales tout en important des céréales bio étrangers pour faire leurs aliments.

Sud Vendée oblige, les sujets du drainage, de l'irrigation et des produits de traitement ont été abordés, rappelant au passage au député que les agriculteurs sont tout à fait d'accord pour se passer de produits de traitement, à partir du moment où une alternative au même prix existe. Concernant l’ICHN, Pierre Henriet souhaite demander une dérogation pour une année supplémentaire pour les exploitations sorties du périmètre ICHN. La prochaine réforme de la PAC permettrait peut-être de compenser le manque à gagner de ces exploitations. Daniel Pavageau, président de la CR85, a ensuite fait état de ses craintes concernant l’avenir : « Je suis très inquiet pour mon métier, jusqu’où va-t-on aller dans la gestion des entreprises ? On a des contraintes grandissantes et pas d’aide. On a perdu 7 % du nombre de bovins en Vendée et leur prix stagne depuis des années. La moyenne d’âge des exploitants est de 53 ans, on a bossé et on ne voit pas de renouvellement venir. Pour sortir l'agriculture de l'ornière, il faut des prix ! »

La surmédiatisation des extrémistes environnementaux ou végans écœure les agriculteurs qui ne comprennent pas l'importance donnée à ces mouvements très minoritaires. Le député admet « que des gens prennent en otage le monde agricole pour mettre en avant leurs idéologies ». Pierre Henriet est resté à l’écoute pendant plus de 3 heures et a tenu à démontrer que, malgré tout, des choses avançaient petit à petit.

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