Depuis le 1er janvier 2022, tous les élevages d’animaux doivent désigner un référent en charge du bien-être animal (BEA). Pour les élevages de porcs et de volailles, ce référent devra suivre une formation. Pour les éleveurs porcins de la CR 50, l’attention de la société se porte beaucoup trop le BEA au détriment d’autres problématiques qui pourraient bien plus sérieusement mettre le secteur en crise.

Détails sur l’obligation de formation :

Dans l’immédiat, seuls les référents désignés n’ayant pas suivi de formation depuis plus de 7 ans sont concernés par le schéma suivant :

  • Désignation du référent BEA : 1er janvier 2022;
  • Réalisation d’un module de formation de 2 heures en distanciel : au plus tard le 30 juin 2022;
  • Réalisation d’un module de formation labellisé « bien-être animal » d’une durée de 7 heures en présentiel : au plus tard le 31 décembre 2023.

Les personnes bénéficiant d’un diplôme agricole depuis moins de 7 ans sont réputées répondre à l’obligation de formation au bien-être animal. En revanche, elles devront renouveler le parcours de formation BEA au plus tard dans les 7 ans suivant l’obtention de leur diplôme.

Pour la CR 50, ces mesures ne sont pas accueillies avec hostilité, au contraire les éleveurs porcins du département pensent que cette mesure contribuera à améliorer la confiance des consommateurs et de la société vis-à-vis de leur activité. Cependant, ils pointent le fait que le bien-être animal obstrue la vue de problèmes bien plus préoccupants pour la filière.

Vers une crise du secteur porcin ?

Dans le département de la Manche, la CR 50 veut montrer que le secteur porcin connaît un certain déclin. Pour Maryline Chesnel, éleveuse dans la manche : « Le porc est en sursis, la production va certainement s’arrêter. Les charges et les coûts de production ne cessent d’augmenter et personne ne bouge, ça fait peur. »

En effet, les signes d’un arrêt progressif de la production se font sentir. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec la mise en réforme de plus de 1 000 truies dans le Sud-Manche ou encore avec la diminution de près de 15 % des achats de paillettes d’insémination.

La CR 50 se demande aussi si le pire reste à venir avec le recensement de plusieurs cas de Fièvre porcine africaine (FPA) en Italie, à 100 km de la frontière française, depuis ce début d’année. En cas d’introduction de la FPA sur notre territoire, les conséquences économiques pour la filière porcine française pourraient être graves, avec des pertes importantes de parts de marché.

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