Le beurre, l’argent du beurre et la mort du producteur !

Depuis 2009, la filière laitière subit des crises à répétition. Aujourd’hui les rayons de nos supermarchés sont vides de beurre. La tonne de beurre a augmenté de 170 % en 20 mois totalement déconnecté du marché physique. Pure spéculation sur le dos des éleveurs et des consommateurs. Nous subissons encore une fois une conséquence de la disparition des quotas laitiers. La dérégulation continue son œuvre.

La mafia laitière fait son beurre !

Nos industriels et coopératives laitières nous mentent, c’est un jeu de magouilles avec la grande distribution. Aujourd’hui, les laiteries disent qu’elles ont trop de lait et maintiennent des prix bas payés aux producteurs… mais cela sonne faux ! S’il y a trop de lait, pourquoi ne fait-on pas de beurre ? Nous avons soit-disant en Europe des stocks de poudre de lait, où sont-ils ? Peut-on les voir ? Ne peuvent-ils pas servir pour faire du beurre ? Trop de questions qui restent sans réponses.

Il y a cependant une vérité : pour fabriquer du beurre, il faut du lait et pour produire plus de lait il faut que nos éleveurs laitiers soient rémunérés correctement. Depuis la dérégulation de la PAC en 2007, nous sommes livrés aux marchés mondiaux.

Pénurie ou business organisé ?

Il est grand temps de procéder à une gestion des volumes et établir un prix qui soit indexé sur les coûts de production, mais en partant du producteur. Cette soi-disant pénurie est-elle bien réelle ou induite pour faire disparaître un peu plus d’éleveurs laitiers et enrichir les industriels, coopératives laitières et les distributeurs ? Le Limousin a perdu 70 producteurs laitiers en 2 ans et la production laitière a baissé de 16 %. A ce rythme, la décadence n’est malheureusement pas terminée.

La mission première des paysans est de nourrir les populations. Malheureusement aujourd’hui, les paysans crèvent, les consommateurs payent et les industriels de l’agroalimentaire font leur beurre sur notre dos !

Nos éleveurs laitiers peuvent témoigner de cette aberration et expliquer très clairement que cette pénurie n’est pas une surprise et met en avant un système qui les asphyxie petit à petit.