Le scénario manque peut-être de quelques agresseurs surnaturels du genre zombies et spectres, il n'en reste pas moins que le sort des producteurs de lait partout en Europe s'apparente véritablement à un film d'horreur : mois après mois, les annonces désastreuses se succèdent concernant les prix, le fossé s'élargit entre les coûts de production et les prix de vente et dans les élevages, la menace se précise sur des familles d'agriculteurs au bord du désespoir.

Un prix qui ne couvre pas les coûts de production

Force est de constater, à la lecture des chiffres pour la production laitière allemande au mois d'avril, qu'avec un prix moyen de 25,78 centimes, il n'est même pas possible de couvrir deux tiers des coûts de production qui dépassent 44,6 centimes par kilo de lait. Ces statistiques sont relevées chaque trimestre par le BAL (Büro für Agrarsoziologie, Bureau pour la sociologie agricole et l’agriculture) et publiées conjointement par le MEG Milch Board et l'EMB (European Milk Board).

Une situation européenne

Les études concernant les coûts menées pour les autres pays européens mettent en évidence qu'il ne s'agit ni d'un problème passager ni d'une conjoncture spécifique à l'Allemagne. A titre d'exemple, au début du mois de juillet, les statistiques de coûts pour le Danemark et les Pays-Bas illustrent clairement que même les pays disposant de grosses structures laitières essuient un déficit constant. En 2015, avec des coûts moyens avoisinant 41,70 centimes, le Danemark a perdu plus de 10 centimes tandis que les producteurs hollandais ont enregistré un déficit de 14 centimes par kilo de lait avec des coûts culminant à 44,50 centimes. Même ces dernières années, les prix aux Pays-Bas n'ont jamais atteint un niveau rémunérateur.

Dans la même catégorie

Élevage
Élevage
Aides animales
Élevage