A l'occasion du 8e appel d'offres de lait écrémé en poudre issu de l'intervention, les États membres ont rejeté les offres de la Pologne.

Les offres pour 240 tonnes, situées entre 1 380 €/t et 1 632,60 €/t, étaient bien en-dessous du prix actuel de marché (1 758 €/t). Au moment du premier appel d'offres en décembre, le prix minimum fixé s'élevait à 2 151 € la tonne, soit un prix légèrement supérieur au prix européen de l'époque (2 010 €/t).

Dès les premières mises à l'intervention, l'Organisation des producteurs de lait (OPL) de la Coordination Rurale avait demandé, et à juste titre, que le processus soit étroitement contrôlé afin d'éviter tout phénomène de spéculation. Tentée, la Pologne a acheté du lait dans les Pays baltes entre 160 et 200 € la tonne pour en mettre à l'intervention. Quant au lait acheté entre 200 et 280 €/t en Pologne, il était en partie vendu directement en Allemagne.

L'intervention de la Pologne, cette fois ci à l'achat, pose question : est-ce encore pour spéculer ?

L'OPL de la CR est convaincue que la sortie de la crise laitière se fera collectivement, au niveau européen, par la prise de décisions ambitieuses comme l'application du Programme de responsabilisation face au marché (PRM) défendu par l'European Milk Board (EMB). La Commission européenne montre une fois encore que l'intervention est son seul outil de gestion de crise. Pourtant, essayer le PRM, c'est réguler et stabiliser pour retrouver enfin des prix  rémunérateurs dont les producteurs ont tant besoin. C'est également quitter cette logique de production, et ne plus avoir à se soucier de la poudre dont les stocks tendent vers ceux atteints lors de la mise en place des quotas.

Mais individuellement, chacun doit prendre ses responsabilités, comme par exemple ne pas spéculer contre les autres États membres...

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