Face à la sécheresse, le ministère de l’Agriculture a convoqué les représentants du monde agricole pour faire un point de la situation. Après un exposé rappelant la situation préoccupante des nappes phréatiques, tout en admettant que cette même situation pouvait évoluer, plusieurs mesures dont les médias se sont fait l’écho ont été confirmées. Le ministre a, par ailleurs, rappelé l’importance, voire la priorité, de l’agriculture notamment vis-à-vis des utilisations de confort telles que les piscines ou encore les golfs. L'administration s'est également étonnée de la part minime des subventions pour l'acquisition de matériels innovants permettant une utilisation plus efficace de l'eau. Un étonnement partagé par la Coordination Rurale (CR), d'autant que le ministère fait partie des donneurs d'ordre en la matière.

Nous concernant, les enjeux sont ailleurs. L’eau est indispensable pour nourrir les cultures qui vont nourrir la population. Focaliser les problèmes liés aux sécheresses sur l’agriculture n’est qu’un moyen détourné pour la faire disparaître. D’autant que l’agriculture n’est pas la plus grande consommatrice d’eau en France. Elle arrive en cinquième position avec moins de 10 % (9,7 %) de la consommation totale du pays, et surtout loin derrière le refroidissement des centrales électriques qui prélèvent en amont et rejettent un peu plus chaud en aval (48 %), les fuites du réseau de distribution (20 %), la distribution d’eau potable (17 %), et les canaux de navigation (15,8 %). Seuls l’industrie et les services font mieux (9 %).(1)

Bernard Lannes, président de la CR, a rappelé l'augmentation, tant quantitative que qualitative, des conflits d'usage ; ces derniers s'intensifiant notamment en fin de période d'irrigation. Il a également souligné que priver l'agriculteur de la ressource en eau pour les dernières irrigations revient à condamner la culture. Si le ministère de l’Agriculture a pleinement conscience des enjeux, ce n’est pas le cas du grand public, formaté depuis des années par certaines associations, les médias, et même des politiques. Ainsi, aujourd’hui, pour le plus grand nombre, les agriculteurs sont des « assoiffeurs ». Face à ce « torrent » d’inepties la Coordination Rurale se bat seule pour rétablir la vérité et défendre les droits des agriculteurs.

  Sources (1)

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