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Les traditionnelles prévisions de fin d’année sur le revenu des agriculteurs, qui donnent une hausse de près de 15%, ont comme d’habitude une fâcheuse odeur de propagande. Elles cachent en outre de fortes disparités et des situations dramatiques.

La conjoncture actuelle est certes favorable pour les céréales, qui contribuent fortement à augmenter le revenu moyen de la ferme France. Toutefois, cela est dû au fait que nos stocks mondiaux sont passés sous la barre de sécurité alimentaire, selon les critères de la FAO. Cela n’est donc pas pour autant rassurant quant à l’avenir. Dans certaines régions françaises, les volumes de récolte ont été limités par les intempéries. De plus, les céréaliers ne profiteront pas de cette hausse des prix car elle est survenue après la moisson, et avec des niveaux qui atteignent tout juste ceux pratiqués il y a 25 ans.

Quant aux viticulteurs, la crise qui les touche de plein fouet se matérialise encore cette année par une chute de 34% du revenu pour la viticulture courante, et de 10 % pour celle d’appellation. Rappelons-nous qu’en 2004, le biais des estimations statistiques du revenu agricole (+42%) déguisait la dégringolade actuelle réellement entamée.

Bonnes pour les uns et mauvaises pour les autres, ces prévisions ne peuvent faire oublier la baisse réelle de plus de 20% du revenu agricole depuis 1998, qui entraîne tous les ans le départ d’un grand nombre de nos agriculteurs. C’est aussi la preuve que la PAC ne joue plus son rôle de régulation des productions et des revenus agricoles. De tels chiffres peuvent semer du désespoir chez ceux dont la situation réelle ne reflète pas cette embellie. Depuis toujours, la CR demande que l’on cesse ces publications fantaisistes sur l’agriculture.

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