Alors que la dérégulation de la PAC a livré les prix agricoles aux spéculateurs, il est évident que toute prévision des revenus des agriculteurs relève actuellement d’une acrobatie à très haut risque. La publication aujourd’hui des « comptes prévisionnels 2008 de l'agriculture » bâtis sur des moyennes ne donne pas de vision réaliste de la situation des agriculteurs.
Outre la déstabilisation des marchés, ces tentatives de prévision révèlent aussi une détérioration généralisée des résultats économiques de l'ensemble des secteurs de production agricole. La production de lait de vache semble échapper à cette évolution mais, hélas, cette embellie est d'ores et déjà compromise par les accords de baisse de prix pour les mois à venir.
Les agriculteurs n'ont pas besoin de ces prévisions pour comprendre et vérifier qu'ils sont les victimes de la libéralisation outrancière voulue par la Commission et cautionnée par la France. La seule réorientation décidée par l'accord du 20 novembre à Bruxelles étant celle des aides, il faudra beaucoup de mauvaise foi au ministre de l'agriculture et à ceux qui ont cautionné cette stratégie pour trouver à qui reprendre les aides à redistribuer.
