Lundi 25 mai, une délégation de représentants de la CR, composée de Nathalie Monier (CR15), d’Emilie Pons (CR87), d’Alain Pouget (CR48) et de Louise Jeantet (Animatrice AURA), a rencontré Monsieur le préfet Celet, référent national sur la politique du loup ainsi qu’Arnaud Julian (DREAL AURA) et Mathieu Métral (DRAAF AURA). A l’initiative de cette rencontre, le groupe Loup de la CR a exposé au Préfet les conséquences désastreuses de la gestion de la population de loups en France. En effet, les réunions du Groupe National Loup ne permettent pas d’aborder les véritables enjeux de la présence d’un nombre toujours plus important de loups.
Étude d’impact sur le déclassement du loup
La CR a été à l’origine de plusieurs demandes de révision de la Convention de Bernes et de sa déclinaison dans le droit européen. Interrogé sur cette évolution réglementaire, le Préfet a indiqué qu’il n’existe pas de volonté politique ; estimant que le cadre actuel confère suffisamment de latitude pour gérer la population de loups et les dégâts sur les troupeaux. Il a indiqué que dans le cadre du GNL une étude sur l’impact du déclassement serait prochainement présentée. Pour autant, même si la France reste le pays où le nombre de tirs est le plus important avec 98 loups tués en 2019, la CR ne tolère pas que les éleveurs n’aient pas plus de possibilités de défendre correctement leur troupeau. Par ailleurs, la CR s’interroge sur le maintien des aides à l’empilement de mesures de protection, toutes plus inutiles les unes que les autres, et des indemnisations. La CR redoute un effet pervers de ces financements via une forme d’accoutumance, alors même qu’elles peuvent être modifiées d’une année sur l’autre via la modification des cercles.
Prise en compte de la prédation sur les bovins
L’extension de la zone de présence du loup conduit ce dernier à être à proximité de troupeaux bovins. La CR déplore que les modalités d’attaques sur ces animaux soient mal connues ce qui conduit souvent les agents de l’OFB (Office de la Faune et de la Biodiversité) à réfuter la responsabilité du loup, c’est notamment le cas lors d’attaques sur des veaux. Aussi, l’impact sur le comportement des troupeaux est pour la CR indéniable. Suite à des attaques, ou à la simple présence du loup, les animaux sont beaucoup plus nerveux ce qui constitue un danger pour les éleveurs. A la demande de la CR, le Préfet a convenu que l’information des éleveurs, et en particulier des futurs éleveurs, était insuffisante. Il va donc écrire des recommandations à ce sujet aux ministres de l’éducation et de l’agriculture pour que des éléments de connaissance sur la prédation soient dispensés aux élèves des établissements agricoles.
L’OFB a lancé des travaux pour voir comment le loup attaque les bovins par rapport aux ovins. Cette étude menée par un vétérinaire accrédité par l’OFB doit permettre de remettre à jour le protocole de constat et d’expertise pour que les attaques sur bovins soient mieux prises en compte. Le préfet a proposé de mettre à l’ordre du jour du GNL de septembre ou d’octobre la présentation de ces travaux et du nouveau protocole. La CR a également demandé que dans ces études et cette présentation soient rajoutés les chevaux et les ânes. Face au manque de viabilité du protocole actuel de constat, la CR a demandé que des prélèvements pour analyse ADN soient systématiquement réalisés.
Ouverture des comités départementaux
Pourtant très impliquée sur la question, peut-être trop pour certains préfets, la CR se voit toujours refuser l’accès aux comités départementaux, comme par exemple en Lozère ou dans le Cantal. Face à ce déni du pluralisme agricole, le préfet souhaite créer pour tous les départements et aussi ceux du front de colonisation un Comité départemental Loup sur la même base que le GNL, notamment dans le but de mieux étudier la prédation secteur par secteur et territoire par territoire. Le préfet estime que la prédation sera en baisse cette année. La CR sera vigilante à ce que toutes les attaques soient comptabilisées et reconnues en particuliers sur les fronts de colonisation. A ce jour, les chiffres apparaissent incomplets, et une plus grande concertation locale permettra certainement de mettre cela en lumière.
Loup en captivité
La CR a interrogé le préfet sur le suivi des loups captifs et les mesures antifuites, demande de la CR lors de précédents GNL. Pour le Préfet, bien que l’étude se poursuive, il s’agit d’un faux problème compte tenu du fait du faible taux d’hybridation dans la population. La CR a également pointé le danger que représentent les particuliers qui détiennent des loups ou des chiens-loups, via la reproduction non contrôlée et les abandons potentiels. Le Préfet a indiqué que les détenteurs de loup sont identifiés au même titre que les parcs zoologiques. Il y a officiellement très peu de particuliers détenant un loup. Pour les chiens-loups, il s’agit d’animaux domestiques qui ne sont donc pas soumis à une réglementation particulière. La CR a demandé que ces détentions soient encadrées avec l’obligation de présenter l’animal annuellement et de faire constater sa mort.