En lieu et place d’un groupe de travail, la réunion du 29 avril 2021 a été en grande partie réservée à une suite d’exposés de l’OFB, la DREAL et des DDT de l’arc alpin qui ont révélé que la fréquentation par les loups des milieux habités, hameaux, villages, villes, n’est plus un phénomène isolé. Si la CR se félicite que la réalité soit enfin reconnue, elle a fait part aux rédacteurs des fiches thématiques, du mémo à l’attention des maires et du protocole d’effarouchement que mal nommer les choses, euphémiser, c’est minimiser les risques encourus par les habitants. En effet, employer les termes de : « perception d’inconfort pour les habitants concernés » et « interactions négatives ou conflictuelles » à la place de « peur » et « attaque » révèle l’état d’esprit des gestionnaires du Plan National Loup : surtout ne pas déroger au mythe d’une cohabitation possible de l’élevage pastoral avec les prédateurs. Si seulement les agents de l’État mettaient autant d’énergie à appliquer les solutions concrètes que demande la CR, qu’à dédramatiser la situation pourtant catastrophique !

Le mémo rédigé à l’usage des maires est un modèle de génie puisqu’il leur rappelle qu’ils n’ont aucun pouvoir de police générale dans ce domaine. En effet, ni le code rural, ni le code de l’environnement, ni le code des collectivités territoriales ne leur permettent d’intervenir. Seul le préfet du département est aux commandes de l’effarouchement.

Dans le protocole réalisé par l’OFB (voir documents), le niveau ultime consiste en l’emploi de «  tentative de conditionnement aversif des loups » qui se traduit par l’utilisation de munitions non-létales combinant douleur et détonation. La méthode est celle qui est actuellement appliquée à l’ours Goïat des Hautes-Pyrénées, qui a tout récemment prédaté des ovins dans une bergerie dont il a fracturé le portail au préalable !

Le directeur adjoint à la direction des grands prédateurs de l’OFB a indiqué que les loups « déviants » fréquentant anormalement les zones habitées étaient qualifiés non pas « à problème », qualificatif réservé à l’ours Goïat, mais plus simplement de loups « audacieux », traduction d’une qualification employée par les éthologues anglo-saxons. La CR a rappelé l’historique du loup tué dans la ville de Bormes-les-Mimosas dans le Var. Le représentant de l’OFB a précisé que ce loup était menaçant car il se sentait acculé ! Quand va-t-on cesser de trouver des excuses à la prédation tout en culpabilisant les éleveurs ?

Au final, les écologistes de FNE ont demandé de ne pas noircir le tableau et ceux de l’ASPAS de réaliser de l’éducation dans les écoles. La CR s’est opposée sur ce point à leur intervention dans ces lieux, car cela participerait à diffuser leur vision fantasmée du loup, sans aucune contradiction de la part de celles et ceux qui subissent cette prédation au quotidien.

À la question de la CR : « Doit-on considérer que la fréquentation par les loups des milieux habités est normale et s’y habituer ? », nul n’a apporté de réponse, le représentant du ministère de la Transition écologique étant resté muet pendant toute la réunion.

 

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