Alors que les négociations démarrent au niveau français sur le PSN (Plan Stratégique National), le collectif Pour une autre PAC, dans une campagne de communication démagogique, fait semblant de croire que tout est de la faute des 5 groupes ciblés : Bigard, Avril, Savéol, Tereos et Agrial & Co.

La Coordination Rurale les rejoint dans leur critique du poids démesuré du secteur agro-alimentaire dans la fixation des prix, qui profite des aides PAC et de l'impuissance des agriculteurs à imposer leurs coûts de production comme référence de base. De même, la CR fait le triste constat de l’inefficacité des EGA qui n’ont rien changé, l’arsenal juridique mis en place et la volonté politique s’étant montrés défaillants.

Cependant, en ciblant cinq groupes agroalimentaires, ce collectif en profite pour faire des amalgames totalement contre-productifs pour les agriculteurs. Il appelle à la stigmatisation de modes de production conventionnels ou d’exploitations de grande taille, symboles selon eux de ce qu’ils appellent le « modèle agro-industriel ». Afin que la PAC ne finance plus ce type d’agriculture, ils souhaitent imposer aux agriculteurs des critères drastiques d’éligibilité en matière de bien-être animal et d'environnement, qui sont autant de contraintes supplémentaires.

La Coordination Rurale défend tous les agriculteurs et s’indigne qu’on puisse ainsi opposer des modes de production qui sont pourtant complémentaires. La nouvelle PAC ne doit pas exclure de fait des dizaines de milliers d'agriculteurs et participer à détruire des outils de transformation indispensables pour la consommation de masse, mais assurer un revenu normal à l’ensemble des agriculteurs qui s’en sont vu priver au fil des PAC précédentes.

En effet, la CR tient à rappeler que les aides PAC ne sont pas des aides aux agriculteurs, mais sont devenues des aides qui ont pour effet de faire baisser les prix à la consommation. Et cette politique délétère pour les agriculteurs profite à l’agro-industrie avec la bénédiction des pouvoirs publics qui n’ont pas le courage de reconnaître qu’augmenter le prix payé aux producteurs ne ferait que peu augmenter les prix à la consommation (cf action baguette). Les actes d'achat des consommateurs ne reflètent que très partiellement leur volonté affichée de manger des produits élaborés selon des normes environnementales plus strictes. Plus que jamais en matière d’alimentation, le prix reste déterminant et force est de constater que l'expression de la volonté de quelques citoyens ou militants n'est pas celle de la majorité des consommateurs.

De son coté la Coordination Rurale porte un projet alternatif qui permet une rémunération juste pour les producteurs, une garantie sanitaire pour les consommateurs et un équilibre budgétaire pour l’Union européenne.

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