Via les CDOA, les départements sont actuellement en train de fixer la période de 8 semaines obligatoires de présence de cultures dérobées semées en mélange qui entrent dans les surfaces d’intérêt écologique (SIE). Comme l’an dernier, les agriculteurs de chaque département devront donc implanter leurs cultures dérobées exactement sur la même période.

La Coordination Rurale écrit au ministre

Alors que les organisations professionnelles demandent, comme le permet la réglementation européenne, une détermination de cette période à l’échelle de l’exploitation, le ministre de l’Agriculture justifie cette décision en indiquant que le passage à une définition individuelle des périodes de présence obligatoire des cultures dérobées constitue une complexification importante de la gestion de la campagne PAC 2019.

C’est pourquoi, dans un courrier adressé à Didier Guillaume le 20 mars dernier, la Coordination Rurale a indiqué au ministre qu’elle s’opposait à la présence obligatoire des cultures dérobées éligibles au paiement vert. Elle lui justifie notamment sa position en lui exposant que l’administration aura certainement plus de facilité à modifier l’application des règles dictées aux agriculteurs et des contrôles afférents, que les agriculteurs n’en auraient à demander au climat de leur assurer de finir leurs récoltes dans les temps afin de pouvoir implanter un couvert avant le 20 août et que ce dernier lève et tienne pendant 8 semaines. Même avec la meilleure volonté du monde il y a des paramètres que nous ne pouvons pas contrôler ! La date et la durée d’implantation doivent donc être fixées par l'agriculteur.

Face aux difficultés de trésorerie des exploitations, la Coordination Rurale a également indiqué au ministre qu’il n’était pas juste de conditionner l’avance du paiement vert à ces dates. Le syndicat a rappelé sa demande que l’agriculteur soit présumé innocent et qu’un acompte de 80 % de ses aides PAC lui soit versé sans délai, même s’il fait l’objet d’un contrôle.

Une uniformisation de l’agriculture néfaste à la profession…

Cette définition départementale de la période de présence des cultures dérobées ne tient pas compte de la diversité des productions et des pratiques culturales. On peut également s’interroger sur les conséquences de cette uniformisation des pratiques sur le paysage et pour la biodiversité.

Alors que le Président Macron avait annoncé qu’il n’y aurait plus de surtransposition de règles, cette contrainte qui va au-delà de ce que demande la réglementation européenne prouve que les mauvaises habitudes ont la vie dure.

Faut-il rappeler la situation ubuesque de l’été dernier, lors duquel, face à la sécheresse, des agriculteurs ont dû arroser leurs parcelles desséchées afin de satisfaire à cette obligation (et ce alors que la sécheresse empêchait la fuite des nitrates ou d'autres substances) ?

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