Il n’est pas besoin de présenter l’association L214, dont les vidéos visant à mettre en évidence la maltraitance animale sont largement médiatisées (1,860 million d’occurrences en 0,40 seconde). Les communications de cette association antispéciste suscitent très souvent et très rapidement des réactions très lourdes de conséquences. Ainsi, suite à la diffusion le 2 décembre 2020 d’une vidéo tournée dans un élevage de porcs de l’Allier, fournisseur de la marque Herta, les supermarchés britanniques Waitrose ont suspendu la vente de produits Herta.

En réaction à sa diffusion, les 2 et 3 décembre, la préfecture de l’Allier a diligenté une mission de contrôle inopiné par trois inspecteurs spécialisés et expérimentés dans la filière porcine (1). La préfecture a précisé : « Ainsi, ont notamment été contrôlés : la conformité de l’ensemble des locaux où sont détenus les animaux présents, le respect de la densité de porcs par cage, l’absence de cadavres, le bon entretien des animaux. De manière générale, l’inspection conclut à la bonne tenue de l’élevage et à l’absence de non-conformité majeure. Contrairement aux éléments filmés, il n’a pas été observé d’animaux en souffrance ni de cadavres ».

Il n’empêche que, malgré ce démenti flagrant des allégations de L214, le mal médiatique est fait et ce mensonge participe au dénigrement récurrent des agriculteurs relayé ad nauseam par la majorité des médias. Cette allégation de L214 devrait être poursuivie comme une diffamation : Celle-ci est définie, par l’article 29 al.1 de la loi du 29 juillet 1881, comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé ».

Les propos de la préfecture de l’Allier semblent confirmer ce fait : « La vidéo de L214 semble avoir été réalisée en juin 2020 ce qui rend difficile un constat six mois plus tard. Cette exploitation agricole est connue des services vétérinaires à plusieurs titres. En effet, dotée de plusieurs ateliers que sont, outre l’élevage de porcs, un élevage de vaches laitières, une usine de fabrication d’aliment et un méthaniseur, elle fait l’objet d’inspections régulières pour le contrôle du respect des différentes réglementations auxquelles elle est soumise ».

On peut alors en déduire que L214 manie aussi bien la communication que l’outil judiciaire. En effet, avoir attendu plusieurs mois pour diffuser cette vidéo leur permet de préparer leur défense relativement à une plainte en diffamation. Car si, grâce à la réaction immédiate de la préfecture, l’élevage diffamé peut prouver que lors de la diffusion les faits diffusés sont mensongers, il ne peut apporter la preuve qu’ils l’étaient au moment du tournage. Sauf à démontrer des montages frauduleux de la vidéo, L214 peut donc continuer à calomnier en toute impunité…

(1) https://jnews-france.fr/allier-un-elevage-de-porc-controle-apres-une-video-choc-de-l214

 

Armand Paquereau Adhérent CR 16 Son blog : https://papyrural.blog4ever.com/

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