La CR a remercié l’AMF d’avoir mené une enquête sur le bilan de la loi EGAlim, qui a conclu qu’« Au terme de l’expérimentation le 31 octobre 2021, les trois-quarts des collectivités ne souhaitent pas une pérennisation de cette obligation , ni son renforcement, mais davantage des recommandations. ». Alors que ce constat est loin de plaire aux détracteurs de l’élevage, la CR salue en effet une enquête de proximité menée auprès des communes de la façon la plus impartiale qui soit, bien loin de l’idéologie qui se cache derrière cette injonction de proposer un repas végétarien par semaine.
La sortie de cette étude fait d’ailleurs écho à la proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat qui a formulé le vœu d'étendre ce dispositif en prévoyant la possibilité (article 56) d’une telle alternative quotidiennement. Il est regrettable que, comme nous l’avions déjà dénoncé, ces citoyens aient été davantage encadrés par des militants de l’écologie radicale que par les travailleurs du vivant que sont les agriculteurs. Et pour cause, si les raisons évoquées par les collectivités sont principalement l’augmentation du gaspillage alimentaire (37 %), ainsi que des difficultés de mise en œuvre (31 %), les arguments des promoteurs du repas végétarien dans les cantines françaises ne s’appuient sur aucun bien-fondé.
En effet, force est de constater que manger végétarien ne veut pas pour autant dire manger plus sainement. Les substituts végétaux à la viande sont en effet principalement composés d’eau, comme l’a montré une étude (1) de l’association nationale de consommateurs et usagers (CLCV), publiée en septembre dernier, et 8 produits testés sur 10 contiennent au moins un additif.
De plus, cette même étude déconstruit le second argument phare de ceux qui vantent les mérites du repas végétarien. Tandis qu’ils affirment que manger végétarien serait plus écologique, l’étude en question met en exergue un manque d’informations liées à l’origine des ingrédients. À titre d’exemple, seuls 40 % des produits contenant du soja indiquent son origine. Ces produits pourraient donc potentiellement être composés de soja importé des Amériques.
La CR ne saurait trop rappeler qu’il est bien plus écologique de manger de la viande si cette dernière provient des élevages français qui comptent parmi les plus durables au monde. L’élevage bovin français est par exemple quasi-autonome pour son alimentation : 99 % des fourrages et 87 % de la part énergétique de la ration sont directement produits à la ferme. L’élevage de ruminants qui se nourrissent principalement d’herbe permet également de préserver 13 millions d’hectares de prairies et plus de 550 000 ha de haies.