Il a fallu attendre plus d’un an pour qu’une dérogation demandée à cor et à cri par la CR soit enfin accordée : celle de pouvoir valoriser les jachères, sans que cela ne soit décompté des SIE.

Une dérogation indispensable !

L’arrêté ministériel du 27 septembre permet de considérer les jachères valorisées comme une culture à part entière au titre de la diversification des cultures pour la campagne 2017. Ainsi, en cas de contrôle sur place établissant que les jachères ont été fauchées ou pâturées, ces surfaces pourront toujours être considérées comme des jachères (en l'absence de dérogation, celles-ci auraient perdu leur caractère de « jachère », avec comme conséquence une baisse possible du paiement vert pour l'agriculteur).

L’arrêté permet aussi de considérer les jachères valorisées comme des surfaces d'intérêt écologique (SIE) pour la campagne 2017. Ainsi, les jachères ayant été fauchées ou pâturées et déclarées comme SIE pourront toujours être considérées comme telles (en l'absence de dérogation, celles-ci perdraient leur caractère « SIE » pour la campagne 2017 avec comme conséquence, une baisse possible du paiement vert pour l'agriculteur).

Ces dérogations s’appliquent uniquement pour les exploitations détenant des animaux herbivores ou ayant cédé des fourrages à un agriculteur détenant de tels animaux, et dont le siège est situé dans l’un des 70 départements suivants:

  • Corse : 2A et 2B
  • Auvergne-Rhône-Alpes : 01, 07, 26, 38, 42, 69, 73 et 74
  • Bourgogne-Franche-Comté : 21, 70, 71 et 89
  • Bretagne : 29 et 56
  • Centre-Val de Loire : 18, 28, 36, 37, 41 et 45
  • Grand Est : 08, 10, 51, 52, 54, 55, 57, 67, 68 et 88
  • Hauts-de-France : 02, 59, 60, 62 et 80
  • Ile-de-France : 77, 78, 91 et 95
  • Normandie : 14, 27, 61 et 76
  • Nouvelle-Aquitaine : 16, 17, 79, 86 et 87
  • Occitanie : 09, 11, 12, 30, 31, 32, 34, 48, 65, 66, 81 et 82
  • Pays de la Loire : 44, 49, 53, 72 et 85
  • PACA : 04, 05 et 06.
 

Par pitié, évitons de soviétiser notre agriculture !

Si la CR se réjouit d’une telle dérogation, elle ne peut que regretter la réactivité déficiente des pouvoirs publics face à la détresse des agriculteurs, victimes d’aléas tant climatiques qu’économiques.

Il est tout de même déplorable qu’une telle mesure, en dépit de son indéniable bon sens, prenne des mois à être accordée et que l’articulation entre la Commission européenne et le ministère de l’Agriculture soit aussi grippée !

Et comment se fait-il qu’une telle décision, prise par Bruxelles il y a un mois, ne soit communiquée aux agriculteurs français que maintenant ?

Au résultat, elle s'avère inutile puisque l'immense majorité des agriculteurs, respectueux de la réglementation et ne voulant pas s'exposer aux sanctions financières prévues par la PAC, n'ont pas osé faucher les couverts de leurs jachères pour nourrir les animaux !

Et cette décision complètement déconnectée de la réalité agricole renforce le sentiment d'une agriculture sur-administrée qui décourage et ruine les agriculteurs !

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