Samedi 8 août, plus de 10 000 raveurs se sont installés sur une propriété de Hures-la-Parade, coupant les clôtures et dégradant le terrain d’un éleveur qui devra en subir les tristes conséquences. En effet, il ne pourra plus utiliser l’herbe piétinée de son champ, ni faire paître ses animaux sans mettre en péril leur santé. De plus, le ramassage des déchets laissés par les raveurs devra être minutieux et constitue une charge de travail et un coût financier que l’éleveur ne peut assumer seul.

Excédés par l’immobilisme de l’État, les agriculteurs de la CR 48 ont bloqué la N88 entre Mende et Barjac hier après-midi.

« Alors que Madame le Préfet « condamne l’organisation de ce rassemblement » dans un communiqué de presse, rien n’a été fait pour déloger les raveurs ; bien au contraire ! Livraison de masques et de gel hydroalcoolique, déploiement de centres de dépistage, tout est fait pour les confiner ! L’État est intransigeant envers les agriculteurs mais laxiste avec ceux qui détruisent leur outil de travail. Ça suffit !», s’est indigné Alain Pouget, Président de la Coordination Rurale de Lozère.

Ce n’est pas la première fois qu’une rave-party s’installe illégalement sur le terrain d’un agriculteur. Cependant la gestion par l’État de cette rave-party illustre bien le deux poids deux mesures dont sont victimes les agriculteurs au quotidien.

Comment ne pas être en colère quand l’État qui sur-transpose les normes européennes et multiplie les contrôles abusifs, reste de marbre devant des dégradations de cette ampleur ? Comment croire encore au bien-fondé d’associations écologistes qui dénigrent les agriculteurs et leur métier mais ne bougent pas le petit doigt quand il s’agit de défendre un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO ? Enfin, comment expliquer que la Chambre d’agriculture et le syndicat majoritaire se désolidarisent de l’action de la CR 48 lorsqu’il s’agit de défendre la propriété privée d’un agriculteur ?

« Cela demande beaucoup de temps et de travail aux agriculteurs d’appliquer les normes européennes. Les services de l’État ne leur laissent aucune chance et ils se doivent d’être en permanence irréprochables. Mais qu’on ne leur demande pas de rester passifs quand ceux qui saccagent des exploitations restent impunis ! », a réagi Bernard Lannes, Président de la Coordination Rurale.

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