Une retraite agricole qui ne reflète ni les efforts, ni les réalités du terrain
Les agriculteurs partent à la retraite après une vie de travail intense, souvent 7 jours sur 7, bien au-delà des 35 heures hebdomadaires prises comme référence nationale. Pourtant, leurs pensions restent largement inférieures à celles des salariés, avec en moyenne moins de 1 000 euros par mois pour une carrière complète.
Ce décalage s’explique en partie par un système de cotisations injuste : l’agriculteur finance la retraite de ses salariés… au détriment de la sienne. À cela s’ajoute une reconnaissance encore insuffisante de la pénibilité spécifique du métier : poussières, maladies animales, produits chimiques, travail de nuit… des expositions qui mériteraient d’ouvrir droit à un départ anticipé ou à une majoration de pension.
Autre point de blocage : le cumul emploi-retraite reste très limité, freinant la transmission des exploitations et obligeant nombre de seniors à rester en activité faute de mieux.
La Coordination Rurale demande une réforme ambitieuse : juste reconnaissance de la pénibilité, revalorisation des pensions, équité dans les règles de cumul et incitations à transmettre le foncier aux jeunes.
Parce qu’une retraite digne, ce n’est pas un privilège : c’est un droit.
La Coordination Rurale dénonce les inégalités persistantes dans le système de retraite des agriculteurs. Plusieurs axes de réforme sont nécessaires pour assurer dignité et reconnaissance à ceux qui nourrissent la population.
Pénibilité non reconnue
Les agriculteurs cumulent de nombreux critères de pénibilité : travail de nuit, port de charges, exposition aux maladies… Pourtant, ils n’ont pas accès à un compte professionnel de prévention.
Nous demandons la mise en place d’un véritable outil de reconnaissance de la pénibilité permettant un départ anticipé ou une majoration de pension.
Valoriser la transmission
Un agriculteur qui met ses terres à disposition d’un jeune installé doit voir cet acte reconnu. Nous proposons une majoration de la retraite pour ceux qui facilitent l’installation.
Injustice des cotisations
Aujourd’hui, un non-salarié finance en partie la retraite de son salarié, via les cotisations patronales, sans que cela ne bénéficie à sa propre retraite.
Un agriculteur travaille jusqu’à 70h/semaine : l’équivalent de 13 à 14 ans de plus sur une carrière !
Cumul emploi-retraite trop restrictif
Contrairement aux autres indépendants, les agriculteurs font face à des conditions complexes pour cumuler emploi et retraite.
Nous demandons l’alignement sur les autres régimes, pour faciliter la transmission des exploitations.
Un système qui pénalise les plus modestes
En 2022, 15,2 % des agriculteurs vivaient avec moins de la moitié du seuil de pauvreté, tout en étant obligés de cotiser sur une base minimale très élevée (1 820 SMIC) pour leur retraite complémentaire.
Revoir les calculs
Nous demandons :
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La suppression du retrait de la RCO dans le calcul du complément différentiel Chassaigne.
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L’abrogation du paragraphe V de l’article L 732-63 du CRPM : les pensions issues d’autres régimes ne doivent pas être prises en compte dans le plafond des 85 % du SMIC net.