Contrairement à ce qu’impose le Code de l’environnement, la plupart des zones urbanisées ne recyclent ni les eaux usées ni les eaux de pluies, mais les rejettent en rivière. Ainsi, en France, seulement 0,8 % des eaux usées sont recyclées. À titre de comparaison, en Israël 80 % des eaux usées sont recyclées pour des usages non domestiques comme l’arrosage ; pour l’Espagne et l’Italie c’est entre 12 et 20 % qui sont déjà lancés dans la démarche ; de son côté Malte recycle à 60 % .

Problème des villes : se débarrasser de l’eau et de la matière organique

Actuellement, les rejets urbains sont trop toxiques pour un usage agricole. Les stations d’épuration dépensent beaucoup d’énergie pour tenter de nettoyer « l’eau dans l’eau », c’est un traitement très coûteux et inefficace. Résultat : les eaux usées, sommairement traitées, sont diluées dans les rivières, solution de facilité dès lors que les capacités de ces stations sont dépassées ; à chaque pluie les stations débordent directement dans les cours d’eau. Cette situation pose un évident problème de pollution et de contamination (micro-plastiques, métaux lourds, médicaments, virus, bactéries, etc.), que l’on retrouve jusque dans les bassins ostréicoles. Non seulement l’eau est perdue, mais aussi une bonne partie de la matière organique qu’elles contiennent, dont les nitrates et les phosphates indispensables pour les sols. Pourtant, avec un traitement adapté, les rejets urbains (eaux et matières organiques) seraient recyclables pour des usages non domestiques, en agriculture ou en industrie.

Au Québec par exemple, des champs de biomasse permettent le traitement des eaux usées et des boues de station pour au final servir à produire de l’énergie. Dans cet exemple, les boues et eaux usées des stations sont épandues sur des champs de saules ou de miscanthus spécialement dédiés. Dans la nature rien ne se perd, tout se recycle. Ce sont des plantes vivaces, avec des racines très profondes allant chercher l’eau très loin, et qui contribuent au cycle de l’eau en plus de leur rôle dépollueur.

Problème des champs : trouver de l’eau et de la matière organique…

Il faut savoir que si les rejets d’eaux usées des villes étaient recyclés, cela couvrirait très largement les besoins agricoles. Par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, les rejets urbains (eaux usées et pluies – 9,3 % du territoire régional étant artificialisé) représentent un volume dépassant les 5 milliards de m³ par an, quand les prélèvements dans les nappes phréatiques représentent 500 millions de m³…
La mise aux normes des collectivités (aucun rejet en rivière pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques et éviter les pollutions) nous garantirait de ne plus manquer d’eau…
En clair, nous ne manquons pas d’eau mais nous en jetons trop, et en plus trop sale.

 

Pour rappel, quelques chiffres :

12 après … rien n’a réellement changé !

 

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