Selon une étude menée par des chercheurs allemands et publiée au cours de l’été, le glyphosate trouvé dans les eaux européennes ne proviendrait pas principalement de l’utilisation agricole, mais plutôt des additifs utilisés dans les lessives et les produits détergents. Cette constatation est mise en avant depuis de nombreuses années par la Coordination Rurale (comme dans cet article ou celui-là) et il est appréciable qu’une étude avec des données récentes met en avant cela.

 

Que dit exactement cette étude ?

Les chercheurs ont comparé les concentrations de glyphosate et d’acide aminométhylphosphonique (AMPA) dans les eaux de surface aux États-Unis et en Europe plusieurs fois dans l’année et sur une dizaine d’années. Rapidement, il a été observé une incohérence entre les 2 continents : les pics de concentration aux États-Unis correspondaient aux périodes d’épandage du glyphosate par les agriculteurs ce qui n’était pas le cas en Europe.

En effet, aux États-Unis, les concentrations les plus importantes sont lorsque le débit des rivières est élevé au moment des épandages ce qui indique une probable propagation par la pluie. En Europe, les pics de concentration sont en été et ne correspondent pas aux principales périodes d’application qui sont le printemps et l’automne. En plus de cela, les concentrations à proximité des zones agricoles restent faibles.

Ainsi, en complément des teneurs en glyphosate, les chercheurs ont aussi regardé la présence d’autres molécules comme des produits phytosanitaires et des médicaments. Les résultats ont montré que les hausses de concentrations du glyphosate n’arrivent pas en même temps que les autres produits phytosanitaires mais en même temps que les médicaments. Cela suggère une provenance identique, à savoir les eaux usées des villes. Par ailleurs, c’est à l’aval des stations dépurations que les concentrations de glyphosate sont les plus élevées.

Cela démontre bien qu’une des principales sources de glyphosate et d’AMPA dans les rivières doit provenir des produits ménagers tels que la lessive et les produits détergents. En plus de cela, les substances apparentées au glyphosate est présente dans les lessives utilisées en Europe et très peu aux États-Unis.

 

Les différentes origines doivent être quantifiées !

L’agriculture est constamment montrée du doigt lorsqu’on parle des résidus de glyphosate et/ou d’AMPA dans les cours d’eau alors que l’origine de ces résidus n’est pas déterminée. Cette étude montre que l’agriculture n’est pas la seule responsable de ces résidus et montre aussi qu’ils proviennent des produits détergents et les lessives utilisés par les particuliers et les industriels. La Coordination Rurale l’a déjà demandé par le passé et elle renouvelle sa demande sur la quantification des différentes origines de l’AMPA.

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