Les élus représentant la CR86 le martèlent : les réserves sont d’ores et déjà autorisées ! Elles doivent être construites. Pas besoin de ce protocole faisant peser de gros risques sur l’ensemble des agriculteurs du territoire !

Est-il vraiment nécessaire de rappeler l’engagement profond de ces élus pour la construction des réserves pour le stockage de l’eau destinée à l’irrigation ? Vu le positionnement ferme et engagé de la Coordination Rurale sur le sujet, ils ne peuvent être attaqués sur ce point ! Or, à l’inverse des JA et de la FDSEA 86, la CR n’a pas validé le projet viennois.

Une mascarade juridique

Il est important d’expliquer pourquoi la CR de la Vienne et ses élus qui gèrent la Chambre d’agriculture, refusent ce protocole qui n’a rien à voir avec celui validé dans les Deux-Sèvres et qui est, ici, décorrélé de l’autorisation des réserves.

Pour comprendre, une lecture juridique du texte s’impose. Et quand on y regarde de plus près, le message politique sous-jacent est clair : ce protocole enterre les projets de réserves et condamne l’irrigation !

En réalité dans cette affaire, il n’est pas question de réserves mais d’un protocole très contraignant pour les agriculteurs qui ne garantit en aucun cas, ni le financement, ni la construction de ces réservesC’est une mascarade, un mensonge où les irrigants et les agriculteurs risquent gros et se font manipuler par des influences politiques et syndicales ! Accepter ce protocole, c’est accepter la mise en place d’une politique publique de l’eau via un groupement d’intérêt public qui a vocation à contrôler les pratiques agricoles, à faire peser des sanctions lourdes en l’absence de résultat dès la première année d’entrée en vigueur du protocole et à orienter la gestion de l’eau sur le bassin du Clain et, dans le futur, au-delà. Et ce pour les irrigants ET les non irrigants !

Pourquoi la profession dans son intégralité n’a-t-elle pas refusé en bloc ce protocole ?

Une fois de plus, la Coordination Rurale n’hésite pas à faire entendre une autre voix. Les élus CR se sont immédiatement interrogés sur l’acceptabilité et la durabilité de ce protocole, sachant par ailleurs qu’aucune d’étude d’impact économique et sociale n’a été réalisée. Pourquoi, dans un tel contexte, la FDSEA 86 et les JA l’ont-ils approuvé, connaissant pertinemment les contraintes exorbitantes et inacceptables que cela implique pour les irrigants et l’impact pour l’ensemble des agriculteurs ?

Il faut savoir, en effet, que dès la première année de validation du protocole, les agriculteurs s’engagent, sur la partie irriguée et non irriguée de leur exploitation, à notamment mettre en place une gestion fondée sur une logique de résultats, en réalisant un diagnostic initial de chaque exploitation, en baissant les IFT herbicides et tous produits confondus, respectivement de –30% et –50% à échéance 2028 et en réduisant le taux de nitrates dans les sols. Sans respect des engagements et des résultats, des baisses de prélèvement et des pénalités financières seront appliquées !

Et rappelons-le : tout cela s’applique sans que les réserves soient une réalité ! On engage ce protocole avant la construction effective des réserves qui peut-être malheureusement ne verront jamais le jour !

Les agriculteurs de la Vienne respectent les règles nationales qui sont déjà strictement encadrées et contraignantes. Il est hors de question d’avoir sur nos têtes une épée de Damoclès qui tombera tôt ou tard vu l’irréalisme des mesures imposées !

Note de présentation du protocole de la chambre d’agriculture

Lettre ouverte du président de la Chambre d’agriculture

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