Deux textes de la Commission européenne prévoyaient la révision des règlements au sujet des limites maximales de résidus (LMR) de produits phytosanitaires présents dans les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine ou animale et dont leur utilisation est interdite au sein de l’Europe. La semaine dernière, la Commission environnement du Parlement s’est opposé avec une large majorité à ces deux textes. La Coordination Rurale (CR) salue cette prise de décision qui va dans le bon sens pour les agriculteurs et permet de lutter contre une concurrence déloyale.

 

Quelles sont les PPP concernées ?

Il s’agit de cinq PPP à savoir : la carbendazime, le thiophanate-méthyl, le benomyl, le cyproconazole et le spirodiclofen. Ils se retrouvent principalement sur les agrumes, les céréales et les oléagineux.

 

Que proposait la Commission européenne et que demande la Commission environnement ?

La Commission européenne propose de laisser les LMR de ces PPP au seuil actuel ou alors de les baisser légèrement.
La Commission environnement, quant à elle, estime que les LMR pour ces PPP interdits sont encore trop élevées et propose que les ramener à zéro, c’est-à-dire au seuil de détection. Dans la mesure où ces PPP présentent un risque et sont interdits d’utilisation au sein de l’Union européenne, les importations qui ne respectent pas ces normes ne peuvent pas entrer sur notre territoire. Cette décision est aussi prise dans un but de protéger les agriculteurs face à une concurrence déloyale.

 

L’avis de la CR

La CR ne peut qu’apprécier et saluer une telle prise de décision de la Commission environnement. En effet, elle demande de la cohérence pour respecter les consommateurs et les agriculteurs en sortant de la position paradoxale qui consiste à interdire pour nos productions l’utilisation d’une technique ou d’un produit, mais à autoriser les importations depuis des pays qui en maintiennent l’utilisation. Ceci pose non seulement question pour la santé des producteurs et des consommateurs, mais aussi pour ce qui est de la concurrence déloyale entre les producteurs.
Ce type de décision doit donc être prise systématiquement dès qu’un produit phytosanitaire est interdit au sein de l’Union européenne.

 

Mise à jour au 19 septembre suite au vote du Parlement européen

Le Parlement européen s’est exprimé le 18 septembre à ce sujet et rejeté les propositions de la Commission européenne à une très large majorité. Même si les États membres avait validé ces textes en avril dernier, le Parlement vient de montrer sa volonté de protéger la santé des citoyens et de lutter contre une concurrence déloyale envers les agriculteurs de l’Union européenne (d’autant que c’est que la Commission européenne elle même qui en crée les conditions !). Ces résolutions ont été prises à l’initiative de l’eurodéputé Christophe Clergeau, que la CR remercie pour son initiative et sa prise de position.

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