Lors de l’édition 2023 du Salon international de l’agriculture, les représentants de la Coordination Rurale (CR), Véronique Le Floc’h et Philippe Maydat, ont rencontré les sénateurs de la mission d’information sur l’eau, Rémy Pointereau et Hervé Gillé. La qualité d’écoute de l’ensemble des participants fut la base d’échanges francs et factuels. Au cours de la conversation, la CR a tenu à rappeler deux points essentiels.

Tout d’abord, l’agriculture participe au cycle de l’eau. 60 % de l’eau pluviale est issue des plantes situées sur les terres (les océans ne fournissent que 40 % des précipitations). Pour que les plantes évapotranspirent et génèrent les futures pluies, elles doivent être en bonne santé et donc correctement arrosées. Les doctrines actuellement proposées conduiront à la désertification du territoire. En laissant l’eau se perdre dans les océans et en interdisant l’irrigation sous toutes ses formes, l’Hexagone deviendra peu à peu une zone aride. Ces politiques impliqueront la disparition des agriculteurs et la multiplication des friches favorisera les incendies. « Pour chaque agriculteur qui disparaîtra, il faudra embaucher 10 pompiers », conclu Philippe Maydat, trésorier de la Coordination Rurale.

La CR a ensuite rappelé qu’elle reste ouverte aux propositions permettant le maintien du couvert végétal formé par les cultures, source de fraîcheur et de biodiversité. Pour nous, il est temps de s’intéresser sérieusement à l’utilisation des eaux urbaines dès lors qu’elles seront correctement traitées. En effet, le volume d’eau rejeté par les villes est considérable. Il est également vital de permettre le stockage l’hiver lors de l’abondance via des bassines et des retenues collinaires, pour arroser l’été sans pénaliser quiconque. Enfin, il est nécessaire d’accroître les recherches et les solutions d’irrigation efficientes. Cela suppose de remettre l’innovation au cœur des débats et d’écouter plus attentivement les professionnels.

L’eau deviendra peut-être un dossier épineux dans les années à venir. Il convient de s’extraire des doctrines laconiques et des déclarations mensongères. Véronique Le Floc’h et Philippe Maydat l’ont rappelé : « La Coordination Rurale, et les agriculteurs d’une manière plus globale, sont prêts à prendre leur part et réfléchir aux solutions les plus efficaces et les plus vertueuses ».

Les locataires du Palais du Luxembourg sont des interlocuteurs conscients des difficultés et des besoins de l’agriculture. Une goulée d’eau fraîche, pour ce dossier pollué par les certitudes apprises et les injonctions des environnementalistes auto-proclamés.

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