C’est à Savines-le-Lac, commune des Hautes-Alpes qu’Emmanuel Macron a dévoilé aux Français son « Plan eau ». Ce projet comprend 5 grands axes. Accélérer la sobriété partout et dans la durée. Lutter contre les fuites et moderniser les réseaux. Investir massivement dans la réutilisation des eaux usées. Mobiliser de nouvelles ressources, planifier les usages de l’eau sur les disponibilités futures de la ressource. Accompagner les transformations de notre modèle agricole.

Concernant les fuites, voilà plusieurs mois que la Coordination Rurale pointe cet aspect peu reluisant du dossier (1). Pour ce faire 180 millions d’euros seront mobilisés dès 2024. On ne peut que se féliciter de la mesure envisagée.

Pour ce qui est de la réutilisation des eaux usées, là encore nous n’avons cessé de porter cette solution au problème de la raréfaction de la ressource (2). L’exécutif entend faire passer le taux de réutilisation des eaux usées de 1 % à 10 % d’ici 2030. Seul bémol, nous n’avons pas d’indices précis sur les réutilisations envisagées. Sur cet aspect du dossier, le président annonce la mise en place de 1000 projets en 5 ans pour une réutilisation de 300 millions de mètres cubes.

Pour ce qui concerne plus précisément l’agriculture, pas d’annonces chocs ou de contraintes additionnelles. Le ministre de l’Agriculture a même déclaré : « On ne redemande pas un effort supplémentaire aux agriculteurs ». Cela étant, évoquant le changement de modèle agricole, le chef de l’État, de son coté, a fait part de sa volonté « de maximiser la capacité de notre principal outil de stockage de l’eau, qui sont nos sols, des sols en meilleure santé avec plus d’arbres, qui stockent mieux l’eau et qui favorisent la recharge des nappes ». Le Gouvernement s’engagerait vers une poursuite et une accélération des plans d’agroécologie. En tout état de cause Emmanuel Macron a réaffirmé l’utilité des stockages artificiels tels que ceux de Sainte-Soline, en rappelant qu’ils étaient « indispensable(s) à notre souveraineté alimentaire ». Là encore, nous avons été entendus.

La Coordination Rurale salue l’attitude responsable de l’exécutif. Son courage également. Il aurait était facile de céder aux sirènes de l’éco-anxiété pour apaiser les tensions et rassurer les Français à qui on annonce un été apocalyptique. L’agriculture ne sera pas, comme le nucléaire, sacrifiée sur l’autel des fantaisistes. En tout cas pas pour l’instant.

Reste à voir comment tout cela va se concrétiser. Beaucoup d’instituts, de cabinets et autres antichambres de « sachants », nous épinglent depuis des mois et nous affublent du costume du coupable infâme. Une machinerie savamment relayée par les médias qui a connu son point d’orgue le week-end dernier à Sainte-Soline. Nombre de ces comités ne se contenteront pas des déclarations présidentielles. Si le chemin est encore long, la direction est, pour l’heure, la bonne.

 

(1) https://www.coordinationrurale.fr/lactualite/environnement/les-fuites-des-reseaux-pourraient-arroser-une-seconde-fois-les-terres-agricoles/

(2) https://www.coordinationrurale.fr/lactualite/environnement/si-les-villes-etaient-aux-normes-la-campagne-ne-manquerait-pas-deau

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