La Coordination Rurale est scandalisée par l’abstention de la France concernant la ré-autorisation du glyphosate au niveau européen. Cette position va à l’encontre des discours du Gouvernement.
La France s’est abstenue sur le renouvellement temporaire du glyphosate pour la seconde fois en un mois !
Le renouvellement de l’autorisation du glyphosate au niveau européen est en attente de la publication de l’avis scientifique de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) sur la toxicité de cette substance, qui ne paraîtra qu’en juillet 2023.
En attendant, étant donné que l’approbation actuelle de la substance prendra fin le 15 décembre, un règlement d’exécution européen temporaire doit prolonger d’un an l’autorisation de la substance active. Les États membres de l'UE s’étaient prononcés le 14 octobre 2022 sur ce projet de règlement, et la France, comme d’autres États membres, s'était abstenue lors de cette réunion, ne permettant pas l’expression d’une majorité qualifiée et obligeant à la tenue d’un comité d’appel.
On prend les mêmes et on recommence. Le 15 novembre, le comité d’appel devait statuer de nouveau sur cette reconduction. On apprend, qu’une fois encore, la France se serait abstenue, et qu’aucune majorité qualifiée n’aurait permis de ratifier ce règlement d’exécution ! Malgré tout, la Commission devrait pouvoir adopter son acte d’exécution sans l’approbation des États membres d’ici le 15 décembre.
Une position qui va à l’encontre des discours du Gouvernement
La Coordination Rurale est scandalisée de cette position française qui sacrifie les agriculteurs et l’environnement sur l’autel du populisme écologiste, et ce d’autant plus que le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, interrogé sur ce sujet lors d’une récente réunion, a répondu aux représentants de la CR que les décisions sur le glyphosate sont des décisions européennes qui ne relèvent pas du niveau français !
Le paradoxe est d’autant plus grand que l’utilisation du glyphosate permet, dans de nombreuses situations, des économies de carburant en évitant le recours au travail du sol, et donc une baisse des émissions de CO2 et une réduction de l’érosion des sols.
La CR rappelle sa position concernant le glyphosate, partagée par Emmanuel Macron lui-même à plusieurs reprises : pas d’interdiction de substances sans alternatives techniquement et économiquement viables !
Voir aussi : Glyphosate : que dit la science ? Quels sont les faits avérés ?