À la mi-mai, quelques milliers de militants environnementalistes ont défilé pacifiquement dans le Puy-de-Dôme. Le prétexte de cette sortie bucolique est un soupçon, une supputation, l’éventualité de la mise en chantier d’une retenue de substitution. Une hypothèse qui suscite toutes les craintes.

Une raison de manifester difficilement fondée

En effet, il ne s’agit pas, pour les promeneurs, d’empêcher quoi que ce soit. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune pelleteuse n’est en activité. Aucune administration n’a rendu de décision puisqu’aucun dossier n’a été déposé. À ce jour, les deux retenues vilipendées ne sont que des conjectures. Les diverses études préalables (techniques, environnementales, économiques) sont en cours, voire envisagées.

Pour que le chantier aboutisse, il est nécessaire que la totalité des obligations soit respectée, que les bureaux d’étude aient rendu un avis positif, que le dossier soit déposé à la suite et que dans le même temps, l’administration approuve le projet. En admettant de surcroît qu’aucune demande complémentaire ne soit faite, qu’aucune plainte ne soit déposée, il faudra compter au minimum 3 ans avant le premier coup de pioche. De fait, si la manifestation fut non violente c’est uniquement parce qu’il n’y avait rien à détruire.

Les écolos en campagne non-violente ?

La Coordination Rurale n’est pas dupe. Si les environnementalistes prennent autant d’avance, c’est d’abord pour faire bonne impression devant les médias. Mais, l’essentiel est de faire naître la peur en amont du projet et insidieusement, mettre la pression sur les bureaux d’étude, les administrations et les édiles locaux, avec, bien évidemment, le souvenir de Sainte-Soline en arrière plan. La manifestation, permet donc de poser un jalon. Si le projet persiste malgré la menace, elle servira sans aucun doute de justification aux actions plus musclées qui suivront ; « on vous avait prévenu, ne venez pas vous plaindre ».

La question des usages de l’eau ne peut se limiter aux menaces à peine voilées de ceux qui rêvent de nous en priver. Le dossier mérite mieux qu’une tentative d’intimidation. Au-delà de la seule question des retenues de substitution, c’est bien l’agriculture qui est visée dans son ensemble.

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